La revue El Djeich : »Des parties veulent enflammer la rue »
Dans son dernier numéro, la revue El Djeich porte des accusations graves contre certaines parties, soupçonnées d’être derrière l’emballement du front social, que connait le pays depuis plus d’un mois.
L’éditorial de la revue de l’ANP décrypte le bouillonnement sans précédent, caractérisé par une série de grèves qui touchent des secteurs sensibles de service public, des débrayages sauvages, par des sit-in de protestation, des manifestations spontanées, des appels et des pétitions.
« Des parties cherchent le pourrissement et appellent aux grèves pout faire échouer les prochaines législatives », écrit l’organe de l’institution militaire qui ajoute qui ces mêmes parties « poussent à enflammer la rue, provoquer et généraliser le chaos ». Objectif recherché, comme l’a indiqué récemment le chef de l’Etat dans son message à l’occasion de la journée mondiale du Travail, est de déstabiliser le processus électoral, le faire échouer d’une manière ou autre, en créant une atmosphère non propice au vote des citoyens.
Dans la foulée, la revue accuse « les parties criminelles de poursuivre leur actions de sabotage sous couvert de protestations sociales », et prévient cependant que « l’Algérie a une armée qui fera face aux professionnels de la désinformation pour induire en erreur l’opinion’.
« Ceux qui appellent aujourd’hui aux grèves et ceux qui projettent de perpétrer les attentats sont les faces d’une même médaille » souligne encore l’organe de l’Armée, dans une allusion très claire aux récentes révélations d’un ancien militant du mouvement séparatiste MAK.
Dans cet article intitulé « Des grèves fomentées et suspectes: la sécurité nationale , une ligne rouge, l’éditorialiste souligne qu’à l’approche de ce rendez vous important ( le vote du 12 juin prochain), la scène nationale observe un nombre d’évènements suspects qui versent dans leur ensemble dans la tentative d’entraver ce processus démocratique national ».
L’auteur de cet article relève, à ce titre, « plusieurs indicateurs » qui « prouvent que ce qui est en train de se produire s’inscrit dans le cadre des tentatives vaines et désespérées de déstabiliser la sécurité nationale, en embrasant la rue, en suscitant la colère du peuple, en poussant à davantage de congestion pour que la situation finisse par exploser, dans l’espoir d’entraver les prochaines échéances électorales ».
Selon lui, les élections législatives prévues le 12 juin « dérangent les opposants au changement et les partisans de la contre-révolution qui ont l’habitude de façonner un Parlement sur mesure, utilisant l’argent sale en vue de bénéficier de l’immunité parlementaire et de la protection de leurs intérêts au lieu de servir le peuple qui les a élu ».
Il a fait, dans ce contexte, deux constats: « le premier est que les opposants au changement ont puisé toutes leurs capacités et espoirs de revenir sur la scène politique », alors que dans le second, il relève « l’exploitation des problèmes professionnels des travailleurs pour cracher leur venin », dénonçant des « méthodes basses ».
Pour l’auteur de cet article, « les grèves qui ont poussé comme des champignons, dernièrement, en sont la meilleure preuve ». « L’appel d’organiser des manifestations et de mener des grèves dans plusieurs secteurs à la fois, à l’approche des élections, laisse poser plusieurs questions sur le timing de ces grèves et la revendication des droits professionnels légitimes ! », s’est-il interrogé, rappelant que le président de la République a déjà « affirmé la nécessité de remédier aux lacunes enregistrées dans l’ensemble des secteurs, et la nécessité de les traiter progressivement ».
Néanmoins, a-t-il poursuivi, « l’entêtement de certains à tenir des grèves à un moment suspect est la meilleure preuve que ceci ne peut s’inscrire que dans une tentative à semer le trouble pour réaliser des objectifs et des intérêts qui ne vont pas dans le sens de l’amélioration de la situation professionnelle et des droits des travailleurs ».
« Tout ceci se déroule à un moment où notre pays est confronté à des menaces criminelles, orchestrées par des mouvements terroristes et racistes ayant déclaré leur haine envers l’Algérie », a-t-il ajouté.
Rappelant que « la grève est un droit légitime garanti par la Constitution » et même « renforcé par l’avènement de l’Algérie nouvelle qui permet les rassemblements et la manifestation, conformément à l’article 52 », la revue met en garde, néanmoins, contre « toute exploitation irrationnelle et autoritaire de ce droit » et qui peut conduire à « de grands dérapages qu’il est impossible d’ignorer ».
El Djeich a soutenu, à ce propos, que « lorsque la pratique de ce droit s’oppose aux intérêts suprêmes de l’Etat ou entrave les intérêts des citoyens se pose la problématique de la légitimité de la pratique de ce droit par la force de la loi ».
Il a plaidé, dans ce contexte, pour que « le citoyen ne soit pas pris en otage par ces manipulateurs qui tentent de négocier en profitant de ses revendications », soulignant que « les hautes autorités de l’Etat représentées par Monsieur le président de la République ont été précurseurs dans le traitement de manière réelle et objective des problèmes et des préoccupations des citoyens ».
Enfin, El Djeich appelle « les patriotes sincères à ne pas laisser l’Algérie des Chouhada aux mains des traitres ».