Gouvernement-Médiateur de la République: Un seul cap, un seul ami
Agir, avec autant de profondeur, par la voie du Médiateur de la République est un nouveau mode de gouvernance que le président Tebboune a créé, qui fait partie de son exécutif, sans être dans le gouvernement. On aurait pu chicaner le Président sur ce dédoublement, pour le moins étrange, si on n’avait pas constaté, immédiatement, la très grande efficacité de ce qu’il est désormais permis d’appeler la méthode Tebboune.
Travaillant avec acharnement à mettre en application ses engagements, le président de la République voit ses efforts se diluer dans l’atermoiement et les lourdeurs de la machine administrative, trop habituée à des cycles gouvernementaux lents. Mais s’agissant d’un homme qui a mené toute sa carrière au sein de ce système de gouvernance, on ne peut parler de découverte, plutôt de moment, pour le Président, où il devenait inconcevable de se conforter de cette seule façon de travailler et où, lui, en sa qualité de chef de l’Etat, a les prérogatives nécessaires pour imaginer et mettre en place une alternative viable.
Certes, les actions gouvernementales sont des façons de mise en œuvre de stratégies de développement sectoriel qui devraient, sur le long terme, avoir des effets structurants sur les différentes activités qu’elles informent, mais politiquement, il est impossible de réaliser des résultats répondant à des attentes citoyennes qui s’expriment toujours sur le court et le moyen terme sans mobiliser des capitaux importants au détriment des équilibres budgétaires du Trésor public et de la souveraineté financière du pays.
Le Médiateur de la République est devenu, en quelques mois, l’instrument de gouvernance, en Algérie, le plus populaire et le plus remarquable, en termes de mode d’action et de résultats, suscitant l’attention des citoyens, des opérateurs économiques de tous bords, et celle aussi de la classe politique, toutes sensibilités confondues, et pour cause : cette institution d’arbitrage concentre des prérogatives, au nom du Président, qui donnent à celui-ci un pouvoir panoptique sur l’administration, et qui favorisent une gouvernance directe des affaires citoyennes, loin des lourdeurs bureaucratiques à l’origine d’abus de pouvoir, de mainmise sur le foncier, de népotismes, de corruption et de situations de rentes et de monopoles économiques.
Les exemples ne manquent pas dans la sphère économique où des acteurs industriels sectoriels étaient paralysés, à différents niveaux pour différentes raisons, pour permettre à des importateurs de continuer à régner sur un marché captif. Aujourd’hui, quelles que soient les accointances des uns et des autres au sein de la machine administrative, nul ne peut continuer à bloquer des investissements ou d’empêcher des citoyens d’accéder à des droits que leur accorde la république, sans être épinglé par l’action continue et vigilante du Médiateur de la République, même ceux, puissants et appuyés, qui servent des intérêts occultes.
Sur le plan social, comme sur le plan économique, le Médiateur de la République, pour peu qu’il demeure sous la supervision assidue du Président de la République, donnera certainement des résultats extraordinaires jamais réalisés, de mémoire d’Algériens, sous le soleil de la République. Que dire alors, si à ces résultats s’ajoutent, sur le long terme stratégique, ceux de l’action gouvernementale ? Après tout, pour ces deux navires, il n’y a qu’un seul cap et un seul amiral.