Gouvernement: Le FLN veut la grande part
Comme annoncé plus tôt dans nos colonnes, le FLN ne fera pas profil bas. Avec sa victoire surprenante lors des législatives anticipées, le vieux parti va rentabiliser au maximum ses scores atteints. En prenant d’abord la présidence de la future Assemblée populaire nationale, puis un nombre conséquent de départements ministériels. Seule concession, constitutionnelle dira t-on, est la chefferie du gouvernement, qui sera l’apanage du chef de l’Etat, dont il choisira d’ici peu un Premier ministre qui mènera son exécutif vers des réformes économiques et sociales et devrait gérer la crise sanitaire et ses répercussions. Aussi le FLN a été clair sur plusieurs point lors de l’entame des consultations politiques.
A l’issue de la réunion avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce samedi, le secrétaire général du FLN a déclaré que son parti sera largement représenté au prochain gouvernement qui sera formé dans les jours a venir.
“Nous aurons le plus grand nombre de ministres dans le prochain gouvernement compte tenu du nombre de sièges que nous avons obtenus lors des dernières législatives”, a annoncé le chef de file du FLN.
Lors de cette rencontre, Abou El Fadhl Baadji, qui était accompagné des membres de son bureau politique, a souligné qu’il n’avait proposé aucun nom pour la présidence du gouvernement, sous-entendant que le successeur de Abdelaziz Djerad ne serait éventuellement pas issu du FLN.
Il faut dire qu’au départ, des cadres du FLN avaient fortement revendiqué de prendre la tête du gouvernement, en proposant une personnalité de leur rang, et ce dans le cadre d’une coalition avec deux ou trois partis politiques de la même mouvance idéologique.
Cette rencontre entre le président Tebboune et Baadji a également porté sur la situation sociale et économique du pays.
Rappelons que le vieux parti a obtenu 95 sièges lors des élections législatives du 12 juin prochain.
Parallèlement à cela, le président Tebboune a également reçu une délégation de représentants des indépendants conduite par M. Abdelwahab Aït Menguelet composée de MM. Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Bettahar El Hadj, Abdelkader Gouri et Mme Fatma Bida. Ont assisté à l’audience, M. Noureddine Bardad-Daidj, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Mohamed El Amine Messaid, Secrétaire général de la Présidence de la République et Boualem Boualem, conseiller auprès du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires ».
Ces indépendants ont obtenu la deuxième place, devancés de peu par le FLN, mais qui semblent, pour une bonne moitié d’entre eux, prêts à s’unir et créer un groupe parlementaire solide. Seul un petit groupe disparate, d’anciens militants de partis ont émis le souhait de rejoindre leurs formation d’origine. Selon toute vraisemblance, ces indépendants veulent fournir au prochain Premier ministre une belle brochette de ministres ou de secrétaires d’Etat, technocrates pour la plupart, mais très politisés et engagés dans le programme présidentiel.
Il faut noter qu’en même temps que se déroulent des consultations pour la formation du nouveau gouvernement, des contacts se nouent déjà entre les nouveaux parlementaires. Le but est créer les prémices d’une alliance parlementaire dés le début de la mandature.
La Constitution a fixé le début de la législature de l’APN « de plein droit » au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle (actuellement conseil constitutionnel). Cette disposition a été accomplie mercredi dernier. Ainsi, la date du début des travaux de l’APN nouvelle sera le 8 juillet prochain.
Conformément à l’article 133 de la Constitution de 2020, « la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale (APN), assisté des deux députés les plus jeunes ». Cette séance procèdera à l’élection du bureau de l’APN et à la constitution de ses commissions. Il s’ensuit l’élection d’un président du Parlement pour la durée de la législature, comme le stipule l’article 134 de la Constitution.