Ghardaïa : Une rentrée scolaire perturbée

Les élèves ghardaouis ont repris le chemin des écoles depuis le mercredi 6 Septembre, alors que la rentrée du staff pédagogique et administratif a repris son poste une semaine auparavant.
La rentrée scolaire était censée inaugurer une nouvelle ère où l’école devra normalement relever le défi du progrès, selon les propos de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. Or à Ghardaia, comme chaque année et à différents degrés, des lacunes sont observées et vécues, notamment les très mauvaises affectations en personnel enseignant.
Cependant, malgré les assurances du ministère de l’Education d’une rentrée scolaire sans problème, sur le terrain, le manques et le mauvais dispatching des enseignants, la surcharge des classes et le manque de manuels scolaires ont fait fausse note dans certains établissements scolaires et provoqué le courroux des élèves et parents d’élèves.
Plus grave encore, les élèves du CEM « Jabir-In-Zeid « , dans le quartier de Attrouche, ont à ce jour « interdit » l’école tant que leurs six enseignants mozabites qui étaient contractuels depuis trois années consécutives et admis aux dernières épreuves de recrutement définitif n’ont pas regagné leur établissement initial.
Ces derniers, pour une raison pour le moins curieuse, ont été affectés par le responsable chargé des affectations à la direction de l’éducation dans d’autres daïras, (Metlili, Zelfana et El-Ménia), autres que celle de leur lieu de résidence. Arrivés sur place, ces enseignants, pour une raison de saturation, n’ont pu rejoindre leurs postes.
De retour à Ghardaïa, ces enseignants n’ont pu non plus rejoindre leurs postes initiaux étant donné qu’ils étaient occupés par d’autres enseignants (non Mozabites) affectés intentionnellement par ce même responsable chargé des affectations.
C’est ce qu’a ardemment regretté si Mohamed 42 ans, parent d’élève de la quatrième année moyenne « C’est une problématique et un scénario volontairement décidés par la personne chargée des orientations et des affectations des enseignants au niveau de la direction de l’éducation de Ghardaïa.
Ce genre de choses qui devient habituel, revient délibérément chaque année et à chaque début de l’année scolaire, et ce, depuis trois ou quatre années consécutives, au vu et au su des directeurs de l’éducation qui se sont succédés et qui font la sourde oreille », dit-il. Avant d’ajouter :
« Ce genre de bizarreries ne touche que les établissements scolaires à majorité Mozabite. » « Nos enfants, qui à ce jour boycottent l’école, ne regagneront pas les bancs tant que ces enseignants délibérément désocialisés ne rejoindront pas leur établissement initial », a-t-il ajouté tout indigné.
Ayant voulu nous informer auprès du directeur de l’éducation sur cette affaire, nous en avons été empêchés au prétexte que le directeur était en réunion !
Quant aux parents d’élèves de ce CEM « Jabir-Ibn-Zéid », situé à l’entrée du grand quartier Belghanem, ils refusent toujours que leurs enfants rejoignent leurs classes et ce, dès le premier jour de la rentrée scolaire.
En signe de mécontentement, ils veulent attirer l’attention des responsables de la wilaya sur ces anomalies pour le moins néfastes et qui, selon eux, sont volontairement décidées par la personne chargée des affectations des enseignants au niveau de la direction de l’éducation et qui risquent à la longue de perturber la scolarité de leurs enfants.
La direction de l’éducation de Ghardaïa, quant à elle, n’a jamais pensé sérieusement à éradiquer à la racine les lacunes signalées à chaque rentrée scolaire, en matière de ces affectations fortuites et le manque d’enseignants bilingues (arabe/mozabite).
Cela en dépit de nouveaux recrutements. Interrogé à ce sujet, un enseignant dans une de ces écoles primaires nous dévoile que les petits élèves mozabites et les enseignants arabes trouvent d’énormes difficultés à se comprendre, particulièrement en première, deuxième et troisième années du primaire, ce qui influe négativement sur la qualité de l’enseignement dispensé à ces petits enfants.
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