Ghardaïa : L’hygiène pose problème avant et après l’Aïd

Une fois le rite du sacrifice achevé commence alors le calvaire : comment se débarrasser des peaux de mouton et des résidus du sacrifice ?
Si le sujet des dépenses, auxquelles ont dû faire face les ménages, alimente les discussions avant la fête de l’Aïd-el-Adha, un autre souci se pose malheureusement, celui de l’après-sacrifice, soit l’hygiène.
En effet, le rite du sacrifice terminé, une grande majorité de citoyens concernés laissent, en l’état, les lieux du sacrifice qui sont, très souvent, une écurie, une placette, un trottoir… Des lieux infestés d’immondices et de restes qui dégagent des odeurs nauséabondes, le tout au beau milieu de grandes flaques de sang. Ces mêmes personnes espèrent en vain, après un regard vers le ciel quelque peu nuageux, une éventuelle et providentielle pluie. Ce qui n’est malheureusement pas le cas, du moins dans la ville de Ghardaïa, encore plus en pleine période d’été où la pluie n’est presque jamais au rendez-vous pour espérer faire un nettoyage des lieux.
Mardi dernier, durant et après le sacrifice, l’eau était quasi inexistante dans plusieurs quartiers de la ville de Ghardaïa. Pour procéder à un soi-disant grand nettoyage des lieux, certains citoyens, débrouillards, ont eu recours au système D en se pourvoyant de citernes d’eau ramenées de loin.
La brève visite du Jeune Indépendant dans quelques quartiers de la ville a permis de faire une constatation : beaucoup de citoyens ont fait fi de tout esprit de civisme et de bon sens. Seulement deux volontaires, voire trois tout au plus, erraient à travers les lieux du sacrifice et s’affairaient, seuls, à ramasser les peaux de mouton, munis de leurs propres camions à benne.
«C’est presque la même chose depuis trois ou quatre années», a dit Si Omar, cet habitant, la cinquantaine passée, d’une grande cité du chef-lieu de Ghardaïa. «En dépit de l’appel de l’APC, l’esprit de solidarité manque énormément. Mais que voulez-vous, personne ne peut obliger quiconque à faire son devoir civique. C’est une question d’hygiène et de protection de l’environnement, de propreté des lieux où l’on vit et de se protéger contre la Covid-19, qui ne peut être réglée qu’avec le civisme, le bon sens à donner à l’éducation et au savoir-vivre», a-t-il ajouté.
Devant l’éclipse presque totale des éboueurs bien avant la fête de l’Aïd-el-Adha, M. Nacer, ce septuagénaire à la retraite, dévoile au Jeune Indépendant : «Plus d’une quinzaine de jours avant l’Aïd, aucune collecte des déchets ménagers n’a été effectuée à travers les rues de notre grand quartier Belghanem. Ce phénomène de manque aux obligations professionnelles de la part des
entreprises d’hygiène engagées par l’APC pour notre quartier est dénoncé par les habitants depuis longtemps.»
Un phénomène que les autorités communales et de wilaya de la ville de Ghardaïa devraient absolument prendre en considération. Ces entreprises défaillantes devraient être mises en garde et être réglementées, et ce afin de mieux protéger l’environnement urbain, qui souffre depuis longtemps déjà de ces décharges, souvent sauvages, en plein centre-ville, à l’image de celles qui jonchent tout le long de l’oued M’zab.
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