Ghardaïa : Les deux-roues de tous les dangers
À Ghardaïa, les motocyclettes constituent plus de 40% du parc automobile local. Malgré de nombreux appels à la prudence, les motocyclistes continuent souvent de ne pas respecter le code de la route, mettant ainsi en danger des vies humaines.
Au centre-ville de Ghardaïa, les motos se mêlent anarchiquement aux voitures. Pour éviter les problèmes de stationnement, de plus en plus de personnes choisissent de troquer leur voiture contre une moto. Pour ces motocyclistes, celle-ci représente un moyen de locomotion efficace, leur permettant d’éviter les heures perdues à chercher une place pour stationner et d’arriver à temps au travail. Interrogé par le Jeune Indépendant, un jeune motocycliste, très décontracté, déclare : « Pour arriver plus rapidement au boulot, j’adopte parfois des pratiques peu recommandables. Je monte sur les trottoirs et je double souvent les voitures par la droite ! Ce n’est pas vraiment conseillé, mais tant que je ne gêne personne… »
Cependant, ce moyen de transport est devenu populaire parmi la jeunesse ghardaouis. Toutefois, nombreux sont les jeunes motocyclistes qui ignorent complètement le code de la route et ne respectent pas la réglementation régissant la circulation des deux-roues.
Les conséquences de telles négligences sont visibles sur le terrain, particulièrement dans le chef-lieu de Ghardaïa, le long du tronçon de route situé entre le quartier El Hamryas et Bindjablines où il ne se passe pas un jour sans qu’un accident ne soit signalé, mettant en cause un motocycliste. En effet, sur ce tronçon, « dit de la mort », la faute incombe à l’APC qui n’a pas remis les ralentisseurs (dos d’âne) après la réfection de ce tronçon de route. En l’espace de dix mois, les motocycles ont provoqué de très nombreux accidents, faisant des morts et de très nombreux blessés parmi les piétons, des enfants et des femmes en particulier, voire aussi les motocyclistes.
De ce fait, plusieurs associations des quartiers dénoncent la gravité de ce désordre, témoignant avoir saisi, par différents moyens, les autorités locales afin de réveiller ces insoucieux conducteurs de moto, malheureusement les intéressés ne semblent pas prendre au sérieux ce fléau.
Par ailleurs, selon les nombreux communiqués de la police, reçus par le Jeune Indépendant, les quelques sorties sur le terrain exigent «aux motocyclistes : le respect de la limitation de vitesse, le port du casque qui demeure obligatoire, le contrat d’assurance et le permis de conduire pour un certain type de motos». Ces communiqués de la police indiquent aussi que «le taux de mortalité des motards est deux fois plus élevé que celui des automobilistes. Cela provient principalement du fait que les motocyclistes n’ont pas de carrosserie pour les protéger, les conséquences qui en résultent sont malheureusement des décès, des traumatismes (fractures, contusions), mais également des brûlures en cas de contact de la peau avec la route».
Il convient de noter qu’un grand nombre de motocyclistes, au départ du chef-lieu de wilaya, « envahissent » chaque vendredi après-midi la palmeraie pour se divertir. Parfois, des paris sont engagés pour le motard capable de réaliser un beau « rodéo » avec sa moto sur le tronçon de route menant au quartier Touzouz, et ce, sans encourir de sanctions.
Pour endiguer ce phénomène qui a tendance à prendre de l’ampleur, la Gendarmerie, en dépit des entêtements de quelques jeunes forcenés, a décidé d’intensifier ses contrôles et d’interdire ces manœuvres dangereuses au milieu de la chaussée très empruntée par d’autres usagers (voitures, camions et autres…).
Décidément, il faut comprendre que ces énergumènes de la moto à Ghardaïa ne tiennent pas compte de la sécurité des passants. Les enfants, les femmes et les personnes âgées en particulier ne se sentent plus en sécurité avec cette armada de motos qui investissent et encombrent trop la ville.
Au rythme où se multiplient les adeptes de la petite reine, les autorités locales, les élus de Ghardaïa et les services d’ordre devront impérativement se pencher très sérieusement sur la question.