Ghardaïa : Chaabane, le mois pour préparer Ramadhan
Le mois de Chaâbane, précédant le Ramadhan, représente une occasion pour les familles Algériennes de se préparer pour le mois du jeûne. Chacune à sa manière, celles-ci s’activent, selon les convictions et les moyens, à entamer ces préparatifs pour accueillir le mois sacré, censé être voué à la piété.
Parmi ces pratiques à la capitale du M’Zab, selon une tradition qui perdure depuis des décennies, on retrouve le célèbre «Couscous aux dattes», une sorte de repas et de fête d’avant Ramadhan, organisée entre le quinzième et le vingtième jour de chaâbane. Un évènement auquel certaines personnes restent fidèles, sans pour autant en connaître l’ampleur.
A la veille du mois de piété qui arrive à grand enjambée, Chaâbane mobilise l’ensemble des Algériens, aussi bien du côté culinaire que de l’aspect spirituel.
Ainsi, en dépit d’une baisse du pouvoir d’achat chez certaines familles et, sans faire trop attention aux prix, les femmes se ruent déjà dans les marchés pour renouveler quelques ustensiles de cuisine et dans d’autres boutiques d’épices, pour concocter les nombreux mets délicieux, susceptibles de combler la gourmandise des croyants, le soir après la rupture du jeûne. Un rythme qui va crescendo et qui atteint son point culminant lors de la dernière semaine de Chaâbane, dernière ligne droite avant le mois sacré.
Certains citoyens, en quête de rapprochement avec «Allah, le Tout-Puissant», Chaâbane constitue une occasion d’invoquer, de jeûner le quinzième jour de ce mois, en respect aux éruditions du Prophète Mohammed, « le grand salut d‘Allah sur lui » qui a insisté sur l’importance de ce mois. En effet, selon les «hadiths» (récits) rapportés par les compagnons du Prophète, « c’est pourtant le mois au cours duquel les œuvres montent vers le Seigneur de l’Univers», tout comme les jours de lundi et jeudi, que les plus pieux en font une fréquence de les jeûner durant tous les mois de l’année.
D’autres consacrent ce mois à la collecte de dons qu’ils distribueront à la veille du mois de Ramadhan. Un geste bienfaisant qui connaît une augmentation significative en matière de solidarité au sein de la Communauté Musulmane. De même, la pratique du jeûne pendant le mois de Chaâbane a un autre aspect bénéfique, celui d’une «répétition générale» du Saint Coran, d’avant Ramadhan, d’autant plus que depuis deux années passées, le mois sacré coïncide avec le Printemps, la période la plus clémente et la plus fleurissante de l’année, qui sévit durant une cinquantaine de jours.
A côté de ces pratiques, totalement importantes et habituelles, on en trouve donc une autre qui relève de l’aspect populaire, il s’agit de ce fameux « Couscous aux dattes» généralement préparé et organisé en famille, le soir du quinzième jour du mois de Chaâbane, c’est du moins, une coutume ancrée dans la société Mozabite, sans qu’on en trouve écho, dans les wilayas du voisinage.