Ghali appelle Biden à revoir la position des Etats-Unis

Le Président sahraoui, Ibrahim Ghali, a appelé ce samedi, depuis Aousserd, aux camps des réfugiés à Tindouf, la nouvelle Administration américaine dirigée par Joe Biden, en poste depuis janvier dernier, à contribuer à la relance du processus de paix et à accélérer la solution «démocratique et juste» du conflit saharo-marocain, et ce «en exécutant les exigences de la légitimité internationale».
Il s’agit, selon lui, de rectifier le tir de Donald Trump, qui a reconnu «la marocanité» du Sahara occidental quelques jours avant de quitter le Maison-Blanche. Mettant en évidence la légitime défense du peuple sahraoui et son droit inaliénable à l’autodétermination, M. Ghali a souligné le rôle et la responsabilité des Etats-Unis en matière de protection des droits humains et de la stabilité sécuritaire à travers le monde.
Le Président, et à l’occasion de la célébration du 45e anniversaire de la création de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), estime que l’Union européenne ne doit pas, elle aussi, se laisser entraîner dans les manœuvres de certains pays, à l’image de la France et de l’Espagne, lesquels, a-t-il ajouté, piétinent au grand jour les valeurs de l’Union européenne et les décisions de la Cour européenne en faveur de la politique expansionniste hostile adoptée par l’Administration du Makhzen, qui vise à spolier les richesses du peuple sahraoui. Dans ce sillage, le chef du Front Polisario a invité Paris à revoir sa position en respectant le droit international et le droit européen, mais aussi à «s’aligner sur la solution démocratique du plus vieux conflit dans le Continent africain, à savoir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance définitive».

Célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD. ©Ryad Abada/Le Jeune Indépendant
Intervenant dans un contexte de reprise de lutte armée depuis l’attaque perpétrée par les forces marocaines le 13 novembre dernier, dans la zone tampon de Guergueret, le discours du président sahraoui met en avant «la responsabilité des Nations unies à mettre un terme à l’intransigeance de la partie marocaine qui n’hésite pas à balayer d’un revers de la main les différentes résolutions de l’organisation onusienne». Il a dénoncé «l’indifférence et le mutisme complice» de la communauté internationale face à l’escalade de violence que connaît la région de Guergueret et le risque que cela fasse tache d’huile sur les autres zones sahraouies libérées. Le responsable sahraoui a dénoncé les agressions marocaines contre le peuple sahraoui. Ces agissements, a-t-il expliqué, attisent la tension et la situation de congestion. Il a appelé l’ONU, la Croix-Rouge et les organisations des droits de l’homme à assurer leur responsabilité envers les sahraouis civils et face à la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire dans la région.
Cependant, M. Ghali a rappelé la position de l’Union africaine, qui affiche son attachement au principe de la décolonisation de tout le Continent noir, l’invitant à agir de manière ferme afin d’obliger le Maroc à respecter les décisions de la communauté internationale et à se retirer des territoires sahraouis, dont une partie libérée est tombée lors de la transgression du cessez-le-feu au mois de novembre passé. «Les combattants sahraouis, quant à eux, ne vont pas baisser la garde et poursuivent leur lutte armée à même de maintenir le contrôle sur la situation sécuritaire», a tenu à éclairer le Président.
Le président sahraoui n’a pas manqué de «saluer la position immuable de l’Etat algérien et le soutien du président de la République Abdelmadjid Tebboune, quant à la défense du droit du peuple sahraoui à la liberté». Le 45e anniversaire de la proclamation de la RASD a vu aussi la présence d’une vingtaine de diplomates et la réception des lettres de créance de l’ambassadeur du Zimbabwe, Vusumuzi Ntonga, et celui de Cuba.
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