Gestion des cantines scolaires : Le Budget jugé «insuffisant»
L’Etat a décidé d’augmenter l’enveloppe budgétaire consacrée à la restauration scolaire de 27 milliards de dinars en 2022, à 40 milliards de dinars en 2023. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’intérieur Brahim Merad, ce jeudi, devant la commission de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l’Assemblée populaire nationale (APN). Cette augmentation est jugée « insuffisante » par le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF).
Prenant en compte l’impact important du repas du déjeuner non seulement sur la qualité de vie de l’enfant mais aussi sur sa performance et apprentissage en classe, l’État a décidé de consacrer une enveloppe de 40 milliards de dinars pour financer les cantines scolaires, a indiqué le ministre.
Évoquant la gestion des cantines scolaires, M. Merad a fait état de résultats positifs obtenus notamment avec «l’ouverture graduelle de près de 98% des cantines au niveau national», soulignant que 18 703 employés travaillent pour le bon déroulement des restaurants scolaires.
Le ministre a d’autre part, précisé que «l’Etat alloue annuellement des dotations financières de 15,25 milliards de dinars pour couvrir les salaires des gardiens, des agents de nettoyage et d’entretien des écoles primaires.
« En plus de ces fonds, les communautés locales contribuent 28,58 milliards de dinars ajoutés à la contribution de la caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales qui est de l’ordre de 9,58 milliards de dinars» a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le transport scolaire, le ministre a indiqué que 17 089 bus ont été mis à la disposition des élèves, au cours de la rentrée scolaire 2023, dont, 11 029 bus appartiennent à des communes et 6 060 autres sont loués par des particuliers.
En dépit des instructions données, à maintes reprises, par le président de la République concernant la bonne prise en charge des élèves dans les cantines scolaires, «sur le terrain les choses n’évoluent pas convenablement», selon Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF). Dans une déclaration au Jeune Indépendant, Boualem Amoura a précisé que «cette enveloppe de 40 milliards de dinars allouée par l’Etat pour une meilleure gestion des cantines scolaires reste «insuffisante», expliquant que «les enfants ne bénéficient pas encore de repas de qualité».
Il a ajouté qu’il est inacceptable qu’en 2023, il y a encore des élèves qui mangent des repas froids dans certains établissements scolaires», estimant qu’ «avec le coût du repas estimé à 65 DA, on ne peut rien acheter, alors que le kilo de viande coûte 2000 DA, d’où la qualité des repas servis aux élèves».
« Nos enfants ne mangent ni de sardines, ni de poulet, ni de viande. Dans certaines écoles, les élèves ont droit à un bout de pain et un peu de fromage. C’est très grave», a-t-il dénoncé.
Il a noté qu’en mois d’octobre dernier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, quatre lycées étaient en grève pour dénoncer les repas servis dans les cantines scolaires. Selon lui, « il n’y a ni quantité ni qualité » dans les repas.
En plus de la nécessité de relever davantage le budget des cantines scolaires, le SG du Satef a appelé à la participation des collectivités locales, pour alimenter celles-ci. «En 2013, 2014, les assemblées populaires communales participaient avec un budget sur chaque repas. Par exemple, pour le lait du matin, elles octroient un dinar. Durant cette période, on offrait aux élèves du lait et des croissants pour le petit déjeuner, sachant que certains enfants issus de familles pauvres n’avaient pas de lait chez eux», a-t-il fait savoir.
Amoura a par ailleurs estimé que l’Etat doit contrôler l’utilisation des budgets, précisant qu’ « il y a des détournements dans les produits des cantines scolaires. Nos enfants n’ont pas bénéficié de cet argent destiné aux cantines. Raison pour laquelle le Satef a demandé au ministère de l’Education nationale de contrôler cet argent ».
Abondant dans le même sens, il a cité, à titre d’exemple, le budget alloué par l’Etat en 2014, qui était de l’ordre de 43 milliards de dinars et qui, « malheureusement, a été mal géré ».
S’agissant du manque de moyens et de matériels, le syndicaliste a expliqué que « pour préparer un bon repas, il faut un bon équipement. La majorité des cantines des écoles primaires, surtout dans les endroits retirés, ne possèdent pas d’équipements adéquats, notamment les chambres froides ».
Il a mis en avant la mauvaise gestion de ce dossier sensible, précisant que dans la wilaya de Tizi Ouzou, des cantines fermées continuent de bénéficier d’un budget.
Il a fait savoir que des cadres et des fonctionnaires de l’éducation ainsi que d’autres secteurs mangent dans les cantines des écoles primaires et prennent la part des enfants.
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