Gestion catastrophique d’El Hadjar par ArcelorMittal : L’escroquerie dévoilée
Nous avons appris de sources proches du dossier d’ArcelorMittal que des membres influents du conseil d’administration du groupe ArcelorMittal, dont le bureau est basé à Londres, auraient été « dépêchés à Alger pour une mission d’urgence ». Selon des sources généralement bien informées, « c’est M. Mittal, le big boss du groupe ArcelorMittal qui aurait envoyé ses proches conseillers pour se réunir avec le groupe IMETAL ».
En effet, notre source croit savoir qu’une importante réunion a eu lieu hier à Alger, présidée par le Pdg du groupe public industriel IMETAL, M. Djoudi, en présence des responsables d’ArcelorMittal venus de Londres pour prendre part à cette réunion qui revêt un caractère tout à fait extraordinaire du fait de sa tenue au moment où le complexe d’El-Hadjar traverse une situation catastrophique au plan management et développement. Le complexe sidérurgique n’a jamais connu une défaillance en matière de production aussi grave que celle enregistrée depuis l’avènement du partenariat avec ArcelorMittal. En l’espace de quelques années, le complexe a vu sa production chuter de plus de un million de tonnes d’acier, soit de 1,5 million de tonnes sous la gestion à 100% algérienne à moins de 200 000 tonnes sous la gestion d’ArcelorMittal. Lors de la réunion d’hier et face aux proches collaborateurs de M. MittaL, le Pdg d’IMETAL, M. Djoudi, a mis devant ses responsabilités ArcelorMittal compte tenu du fait que le management lui a été confié conformément au pacte d’actionnaire. Notre source croit savoir également que le patron indien d’ArcelorMittal serait « très inquiet suite à la réaction objective des responsables algériens ».
Cependant, son inquiétude concerne beaucoup plus l’aspect boursier, étant le n° 1 mondial de la sidérurgie, que celui lié au développement du complexe d’El-Hadjar. Justement dans cette optique, que cache le patron d’ArcelorMittal derrière sa gestion plutôt « destructrice » ?. Certains observateurs internationaux spécialisés dans le domaine sidérurgique s’accordent à dire que « le géant de l’acier ArcelorMittal semble vouloir mener le complexe d’El-Hadjar vers une faillite certaine pour ensuite reprendre la totalité de l’usine ». La question reste posée. S’agissant de cette baisse de production, le Pdg d’IMETAL a imputé pleinement cette situation au partenaire ArcelorMittal car, dira-t-il lors de cette réunion, « de 2002 à 2014 aucun investissement matériel n’a été entrepris au niveau du complexe ». Saisissant l’opportunité d’être en face du partenaire, le Pdg d’IMETAL a lancé une mise en garde aux responsables d’ArcelorMittal, leur indiquant qu’« une feuille de route a été élaborée par le groupe IMETAL et attend du partenaire ArcelorMittal des engagements précis avec fixation des objectifs dans le temps, afin que le complexe redevienne le fleuron de l’industrie sidérurgique en Afrique et dans le monde arabe ».
Conscients de la gravité de la situation, les responsables d’IMETAL estiment que « les contours de ce partenariat doivent être redéfinis de manière à ce que chacun assume ses responsabilités ». La réunion aurait été clôturée avec une réelle intention d’IMETAL de reprendre les commandes du complexe d’El-Hadjar. C’est une probabilité dans la mesure où ArcelorMittal n’honore pas ses engagement et ne veut plus s’impliquer. Sachant que la facture d’importation d’acier coûte aujourd’hui pour le pays près de 3 milliards de dollars pour une quantité de 7 millions de tonnes. Selon des sources proches du dossier, la situation est très inquiétante au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, où l’aspect social doit également être pris en considération, car le complexe emploie près de 5 000 agents. Pour rappel, le groupe public IMETAL détient 51 % des actions du complexe d’El-Hadjar contre 49 % pour le groupe ArcelorMittal. Dans le cadre du développement et de la gestion du complexe, l’Algérie a mis les moyens qu’il faut pour que le partenaire soit soutenu dans ses actions. A cet effet, un plan de développement de près d’un milliard de dollars a été mis en place et adopté par le CPE.
La Banque extérieure d’Algérie devait participer au financement de ce plan. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, avait indiqué lors de la dernière tripartite que ce plan devrait porter la production d’El Hadjar à plus de deux millions de tonnes d’acier par an. Malgré ces engagements, la situation du complexe demeure critique.