Gaz de schiste : Yousfi maintient le cap
Malgré les appels lancés par les autorités locales de suspendre d’urgence le projet d’exploitation du gaz de schiste dans le Sahara pour calmer les opposants, le ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, semble déterminé à aller jusqu’au bout dans le projet d’exploitation de ce gaz non conventionnel, avec comme argument la diversification des ressources du pays.
Le ministre veut en même temps dissiper les craintes des populations du Sud qui ont affiché un refus catégorique à l’exploitation de cette nouvelle énergie dans leurs villes, craignant son impact sur l’environnement et sur la santé de l’homme.
« L’exploitation de ce gaz non conventionnel ne comporte aucun risque et les nouvelles techniques utilisées permettent une extraction sans danger de ce type de gaz », selon les propos du ministre rapporté à l’APS par un responsable de la wilaya de Tamanrasset.
Le ministre qui se trouvait en réunion avec les notables et les élus de la région à l’hôtel Tidikelt, a ajouté que son département est prêt à convaincre l’opinion publique en dépêchant un groupe de protestataires, en compagnie d’experts, à l’étranger, « pour en avoir le cœur net », et que « dans le cas contraire, il sera procédé à l’arrêt de l’exploitation du gaz de schiste dans la région ».
Il a souligné en même temps que l’Algérie devrait diversifier ses sources d’énergie. « Le sud algérien renferme de grandes quantités de gaz de schiste qui de plus est d’une des meilleures qualités », a-t-il dit. Quant aux coûts de son extraction, le ministre a admis qu’ils ne sont pas encore connus, car l’Algérie est toujours en phase d’évaluation. Le mouvement de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste dans le sud avait éclaté mardi dernier à In-Salah.
Les manifestations ont gagné ensuite d’autres villes du Sud telle la ville d’El Menea où une centaine de personnes ont organisé à El-Menea (275 km au sud de Ghardaïa) un sit-in, devant les sièges, mitoyens, de la commune et de la daïra, suivie d’une marche pacifique, pour protester contre l’exploitation du gaz de schiste dans le Tidikelt (In-Salah), rapporte l’APS.
« Cette action est menée en signe de solidarité avec les protestataires d’In-Salah mais aussi pour dénoncer l’extraction du gaz de schiste, nuisible à l’environnement et à la nappe albienne », avait affirmé un habitant d’El-Menea. La ville de Tamanrasset a connu durant les journées de mardi et jeudi derniers des mouvements de protestation où près de 500 personnes, en majorité des étudiants, ont fait la marché à partir du centre universitaire El Hadj Moussa Akhamoukh jusqu’au siège de la wilaya, a traves le centre ville.
Les manifestants ont scandé des slogans appelant à « arrêter l’exploitation du gaz de schiste », avant de retourner vers le centre universitaire. Cependant, le mouvement de protestation se poursuit toujours, devant le siège de la daira d »In-Salah (700 km au nord de Tamanrasset), par la population locale refusant l’exploitation du gaz de schiste en raison.
Dans un communiqué rendu public, le président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), Dahmane Hamza, a jugé nécessité de suspendre d’urgence, temporairement, le projet d’exploitation du gaz de schiste, appelant le ministère de l’énergie à « organiser une rencontre avec les représentant des protestataires, en vue de parvenir à une position consensuelle servant l’intérêt suprême du pays, préservant le calme et la sérénité, et évitant toute exploitation politique de cette action de protestation.
Le président de l’APW s’était rendu dernièrement à In Salah, en compagnie du wali de Tamanrasset, pour s’enquérir de la situation liée à la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste, et œuvrer à l’apaisement de la situation et à la préservation de la stabilité, dans la région, selon le communiqué. La visite a été ponctuée par une réunion d’urgence du bureau de l’APW, mercredi à Tamanrasset, au cours de laquelle il a été convenu d’appeler à une intervention d’urgence des Autorités du pays pour stopper l’exploitation du gaz de schiste.