Gaz de schiste: Le premier forage pilote était un «succès»
L’Algérie va exploiter bel et bien le gaz de schiste, malgré les grandes protestations et manifestations des citoyens à travers notamment les wilayas sud du pays. Les manifestants ont soulevé le problème de l’absence de concertation et les grands risques écologiques.
Or malgré cela, les autorités ont entamé les forages, pour l’extraction de ces hydrocarbures non conventionnels, en rassurant l’opinion publique que toutes les dispositions visant à protéger l’environnement ont été prises. A In Salah situé à 50 km de la wilaya de Tamanrasset à l’extrême sud du pays, le premier forage pilote de gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet a été effectué avec succès, selon le ministre de l’Energie, Youssef Yousfi.
« Nous assistons au succès de la première opération réelle de l’exploration de gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet où nous avons réussi à produire du gaz extrêmement compact situé dans des roches imperméables », a fait savoir samedi le ministre lors d’un point de presse tenu à l’issue de sa visite d’inspection au premier forage pilote du gaz de schiste en Algérie. « Ce puits nous laisse envisager la possibilité d’aller de l’avant dans l’exploitation éventuelle de ces ressources gazières non conventionnelles », a-t-il ajouté.
Le ministre a, en outre, souligné que grâce à ce premier forage, les experts de la Sonatrach estiment que le bassin d’Ahnet contient deux milliards de m3 pour chaque km2, « soit des réserves globales de 200 000 milliards de m3 de gaz pour tout ce bassin, dont 10 % peuvent être extraites, soit 20 000 milliards de m3 de gaz récupérables », a estimé M. Yousfi. De plus, le responsable a précisé que les études menées dans le bassin d’Ahnet ont permis de révéler l’existence d’un troisième périmètre contenant du gaz de schiste, ce dernier qui s’étend sur une surface de 100 000 km2.
Cependant, la commercialisation de ce genre d’hydrocarbures n’est pas envisageable dans le futur proche si la rentabilité commerciale du gaz d’Ahnet n’est pas prouvée, a-t-il affirmé. Dans ce sens, la phase de développement qui précède celle de la production pourrait intervenir dans trois ans, selon les estimations du groupe Sonatrach.
Concernant, les graves répercussions sur l’environnent de ce genre de forage. Le groupe Sonatrach a établi selon les responsables, une stratégie afin de mieux gérer les rejets pour une meilleure protection de l’environnement.
Cette stratégie consiste à recycler et réutiliser de la boue ainsi que les eaux utilisées sur chantier dans l’opération de la fracturation hydraulique qui libère le gaz de schiste de la roche qui le renferme. Il convient de rappeler que le forage du premier puits pilote de gaz de schiste en Algérie (AHT1 H2), a été entamé en août 2008 sur une profondeur de 1 800 mètres en vertical et de 2 000 mètres en horizontale.