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Nationale

Technologie: Fuite des talents algériens vers l’étranger

Technologie: Fuite des talents algériens vers l’étranger

Le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE) tire la sonnette d’alarme quant à la fuite croissante des talents numériques algériens vers l’étranger. Face à cette situation, il soulève également la nécessité pour l’Algérie de prendre des mesures immédiates afin d’inverser cette tendance.

Dans une publication intitulée « Urgence nationale ! La fuite des talents numériques menace notre développement », signée par Slim Othmani, membre du bureau du Care, celui-ci apporte après le diagnostic des recommandations afin de trouver des solutions à cette situation préoccupante.

Il affirme qu’au fil des années, de plus en plus de professionnels du numérique algériens choisissent de quitter le pays pour rechercher des opportunités à l’étranger. Il estime que « cette fuite des cerveaux prive l’Algérie de compétences précieuses qui sont essentielles pour le développement de l’industrie numérique, de l’innovation et de la compétitivité économique ».

Il estime que ce phénomène est particulièrement alarmant étant donné que le numérique joue un rôle de plus en plus crucial dans les économies mondiales et que les pays développés font face à une pénurie croissante de talents numériques. Il cite, à titre d’exemple, le cas de la France et de l’Allemagne qui, suite au choc de l’irruption de l’intelligence artificielle (IA), a remis cette question du déficit des talents à l’ordre du jour. De facto « l’appel aux talents étrangers apparaît clairement comme un mal nécessaire » et « nous risquons d’en payer le prix fort », souligne Slim Othmani.

Ainsi et selon l’Institut de recherche économique IW1 de Cologne1, l’Allemagne fait face à une pénurie de 700 000 professionnels dans les secteurs MINT (Mathématiques, Informatique, sciences naturelles et techniques) pour les 10 ans à venir.

De la même façon, la France affichera un déficit de 400 000 talents à l’horizon 2030. Il explique également que l’Union européenne, consciente de la gravité de la situation, a pris les devants à travers trois grandes actions, visant d’une part à combler les besoins européens et d’autre part à renforcer les capacités des pays qui seront inévitablement la cible des appels à recrutement tels que ceux d’Afrique du Nord dont inévitablement l’Algérie. Il insiste sur le fait que « L’Algérie à l’instar des autres pays de la région est un marché cible de recrutement de talents dans les métiers du numérique ».

Le membre du bureau de Care, face à ce constat alarmant, souligne l’urgence d’une action nationale concertée pour d’une part garder les talents numériques nationaux et d’autre part bénéficier pleinement des opportunités offertes par l’économie numérique.

Il estime qu’il faudrait aller au-delà de l’initiative de l’UE en engageant, dans « les plus brefs délais », un travail de fond visant à mettre en adéquation offre et demande dans les métiers du numérique.

A l’horizon 2030, pour faire face à la demande interne et à la fuite potentielle de talents, « l’Algérie devra doubler voire tripler son offre de formation aux métiers du numérique ». Pour cela « l’audit de l’environnement pédagogique des métiers du numérique est un préalable à toutes actions » et « des objectifs quantifiés devront être largement diffusés ».

Parmi les recommandations du membre du Care, il cite notamment la mise en place de partenariats stratégiques avec des pays qui disposent d’une expertise numérique, la mise en œuvre d’un vaste programme de formation et de développement des compétences numériques sur le sol algérien, ainsi que la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat dans le domaine du numérique.

Il met aussi en exergue la collaboration avec des pays européens renommés dans le domaine de la formation numérique. Ceci afin de renforcer les compétences des professionnels algériens, stimuler l’économie locale et accroître la reconnaissance internationale de l’Algérie en tant qu’acteur majeur dans le domaine du numérique.

 En termes d’investissements financiers pour relever ce défi, Slim Othmani relève que « la question du financement pour aligner nos ressources avec cette nouvelle orientation se posera » estimant que cela déterminera la capacité de l’Algérie à soutenir « un ambitieux programme d’investissement essentiel mais potentiellement coûteux ».

De la même façon, il estime que la capacité d’exécution de ce programme ambitieux ne pourra « être pleine et complète » qu’à travers « la mise œuvre d’accords de coopération avec des pays détenteurs de certains savoirs technologiques ». De ce fait, il souligne que « notre diplomatie sera amenée à jouer un rôle de premier plan dans l’identification et la mise en œuvre d’accords de coopération plus que nécessaires avec les pays les plus importants dans le domaine du numérique ».

Toutefois, il met en garde contre certains inconvénients qui risquent de se poser malgré les efforts déployés par l’Algérie. Il s’agit notamment la fuite continue des talents, la dépendance technologique vis-à-vis d’autres pays et les conflits culturels. Il affirme qu’avec une approche équilibrée qui prend en compte les avantages et les inconvénients d’une collaboration étroite avec des pays étrangers, l’Algérie pourrait surmonter les défis.



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