Fruits et légumes : la hausse des prix a atteint des records la veille de l’Aïd

Il y a quelques jours, le marché des fruits et légumes a connu une spectaculaire flambée des prix. Les commerçants, comme à leur habitude, ont spéculé sur certains produits très demandés par les ménages, notamment à la veille des fêtes de l’Aïd-el-Fitr.
Ce sont généralement les produits ou légumes utilisés dans les préparations des plats traditionnels en ces jours de fête, comme le couscous ou la rechta. Ainsi, les deux derniers jours du mois de ramadhan, la courgette et la carotte sont devenues inabordables, affichant des prix dépassant les 200 DA pour la première et 130 DA pour la seconde. C’est carrément plus que le double par rapport à la dernière quinzaine. Même cas pour les navets ou les oignons, qui se maintenaient encore à des niveaux jamais atteints. L’oignon coûtait encore dans tous les marchés de la capitale et sa banlieue plus de 300 DA le kilo.
A part la pomme de terre, dont deux ou trois variétés sont disponibles sur le marché à des prix équilibrés, les autres légumes sont restés chers pour les ménages moyens. Quant aux fruits de saison, impossible d’acheter à bon prix des oranges, de la pastèque ou du melon (entre 200 et 300 DA), même les dattes. La pomme locale est devenue un produit de luxe qui dépasse même celle qu’on importe, alors que sa production est abondante.
L’Association de protection et d’orientation des consommateurs a dénoncé sur sa page Facebook cette flambée. Elle estime que « la situation dépasse de loin la question de la loi de l’offre et de la demande. C’est une question de valeurs et de vertus ».
L’Apoce accuse directement le comportement des commerçants spéculateurs, car il ne s’agit pas d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, ou encore d’un dysfonctionnement dans les circuits de transport ou de distribution.
Pour son président Mustapha Zebdi, les commerçants ont joué sur l’anticipation de la forte demande sur certains produits. Vendre au prix fort ces légumes à la veille d’une fête religieuse, c’est déjà courant en Algérie. Selon lui, cette pratique n’est rien d’autre que de la spéculation. Or, la spéculation est maintenant punie sévèrement par la loi.
« C’est de la spéculation que de vendre un produit au-dessus de son prix réel et habituel. Il n’y a pas eu de pertes ou de cas de force majeure qui explique une telle hausse », explique le président de l’Apoce.
Que faut-il faire pour mettre fin à ce genre de pratiques spéculatives ?
L’Apoce préconise le plafonnement de la marge bénéficiaire des commerçants, selon des règles établies dans les marchés de gros et les circuits des mandataires. « C’est la solution, notamment durant ce genre d’événement. Quand les prix de vente seront connus au préalable, ils ne pourront pas jouer avec ces produits ». Une solution comme il y en a d’autres. Reste à savoir comment les services publics et l’administration de contrôle des prix vont s’adapter et appliquer la loi ? Pourront-ils combattre efficacement cette spéculation hors norme et faire respecter à la lettre la réglementation dans la vente des produits agricoles, comme l’oignon ou l’artichaut, pesés et vendus à l’état brut ?
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