Football: L’AC Milan a racheté par le fonds américain Redbird

L’information circulait depuis plusieurs mois et elle est désormais officielle. L’AC Milan a annoncé que l’offre de rachat par le fonds américain Redbird, d’une valeur de 1,2 milliard d’euros, avait été validée ce mercredi. Depuis 2018, les Rossoneri, champions d’Italie en titre et actuels troisièmes de Série A, étaient détenus par Elliott Management, un autre fonds américain.
Revenu sur le devant de la scène sportive avec son titre de champion d’Italie la saison passée, l’AC Milan est plus que jamais un poids lourd du football européen sur le plan financier. Ce mercredi, le club entraîné par Stefano Pioli a officialisé son rachat par Redbird (propriétaire de 85% des actions du Toulouse FC) contre 1,2 milliard d’euros et qui succède… à Elliott Management, un autre fonds américain aux commandes depuis 2018.
“En tant que nouveau propriétaire de l’AC Milan, RedBird continuera d’investir dans tous les domaines clés qui feront progresser les intérêts sportifs et commerciaux du club, en s’appuyant sur les réalisations de la saison dernière, assure l’actuel troisième de Serie A dans un communiqué. La priorité sera que l’équipe soit constamment compétitive au plus haut niveau, de veiller à ce qu’il dispose de l’infrastructure et des installations dignes de l’une des organisations sportives les plus importantes au monde, de renforcer les équipes féminines et de jeunes, ainsi que sa branche caritative, la Fondazione Milan”.
L’accord comprend également un partenariat stratégique et une participation minoritaire avec Yankee Global Enterprises (YGE), propriétaire des Yankees de New York. La franchise de base-ball des New York Yankees aura une participation minoritaire, a précisé le communiqué. “Nous soutiendrons nos joueurs, entraîneurs et notre staff de talent pour réussir sur le terrain”, a déclaré le fondateur de RedBird, Gerry Cardinale, qui souhaite “maintenir Milan au sommet du football européen et mondial”.
RedBird est présent dans le monde sportif en Amérique du nord, mais est aussi déjà actif en Europe, à travers une participation minoritaire dans le club anglais de Liverpool mais aussi avec le contrôle depuis 2020 de Toulouse, promu en Ligue 1. Il est aussi associé à un fonds californien, Main Street Advisors, dirigé par l’homme d’affaires Paul Wachter, et comptant parmi ses propres associés la star du basket LeBron James, le producteur musical Jimmy Iovine ou le rappeur Drake.
Cette opération confirme l’attractivité du football italien aux yeux des investisseurs nord-américains : plus d’un tiers des clubs de Serie A étaient la saison dernière de propriété américaine ou canadienne (AS Rome, Bologne, Fiorentina, Venise, La Spezia, Genoa et en partie l’Atalanta Bergame). S’ils sortent d’une décennie moins glorieuse, les Rossoneri refont des étincelles depuis deux ans, un renouveau confirmé par le scudetto décroché en mai, le premier depuis 2011.
A cette époque, Silvio Berlusconi en était encore le propriétaire. L’homme d’affaires avait acheté le club en 1986 pour le conduire sur le toit de l’Europe avec du jeu et des stars (Van Basten, Gullit, Maldini, Kaka, Pirlo, Shevchenko…). Il s’en est séparé en 2017 alors que le club était lourdement endetté et sportivement dépassé. Elliott Management a récupéré le club un peu par hasard un an plus tard, en tant que créditeur du repreneur chinois, l’homme d’affaires Li Yonghong, incapable de rembourser un prêt.
Le fonds a misé sur de jeunes joueurs à fort potentiel, en confiant sa politique sportive à la légende du club Paolo Maldini, 54 ans, et a évité les folies salariales. La seule vraie star actuelle de l’équipe est le quadragénaire Zlatan Ibrahimovic, tuteur d’une jeune génération manquant d’expérience. La recette a fonctionné : l’AC Milan séduit de nouveau et les comptes sont davantage présentables.
Les pertes sont repassées sous les 100 millions d’euros en 2020/21 (96 millions d’euros), pour la première fois depuis 2017, après avoir atteint un pic en 2020 (195 millions). Outre l’image de marque de l’AC Milan, l’intérêt de l’opération repose sur le projet de nouveau stade porté par le club lombard et son rival, l’Inter Milan. Synonyme de recettes accrues de billetterie, la nouvelle enceinte succéderait au vénérable San Siro après 2026, mais fait encore débat localement.