Fonction publique : Les syndicats appellent à une grève les 26 et 27 avril
Les syndicats de la fonction publique passent à l’action. La Confédération des syndicats autonomes (CSA) a haussé le ton en décidant d’observer deux jours de grève, les 26 et 27 avril, pour alerter sur la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs mais aussi pour dénoncer les dernières décisions du gouvernement relatives, entre autres, à la nouvelle grille indiciaire des travailleurs.
Comme annoncé dans la réunion de la CSA le 11 avril passé, qui a décidé de lancer des actions de protestation, les syndicats passent à l’action en annonçant une grève nationale qui risque de paralyser plusieurs secteurs d’activité, sachant qu’une trentaine de syndicats représentant plusieurs secteurs ont adhéré à cette démarche.
Réunis samedi soir à Alger, les membres de la CSA, rejoints par d’autres syndicats, ont «examiné la dangereuse situation sociale des fonctionnaires et travailleurs algériens en raison de la grave détérioration du pouvoir d’achat, conséquence de la folle et anarchique flambée des prix des produits de large consommation», a-t-il été indiqué dans le communiqué rendu public à l’issue de la réunion.
Alertant sur «la situation dangereuse que vivent les travailleurs, qui pourrait engendrer une explosion de la situation» et qui, surtout, «menace la paix sociale», les syndicats ont évoqué «l’incapacité du gouvernement à réguler les prix». «L’inefficacité» des dernières décisions relatives à la réduction et la suppression de l’IRG ainsi qu’à la nouvelle grille indiciaire des salaires a été soulignée par les syndicats qui estiment qu’elles «n’ont aucune incidence positive sur le pouvoir d’achat des travailleurs».
La situation sociale «intenable» des fonctionnaires et travailleurs algériens a donc poussé les syndicats au débrayage les 26 et 27 avril, le but étant d’«exprimer la grogne des travailleurs». La grève se veut aussi, selon les syndicats, comme «un avertissement, ouvert à la radicalisation jusqu’à satisfaction des revendications».
D’autres mouvements de protestation ne sont pas à écarter, selon le coordinateur de la CSA, Boualem Amoura, qui qualifie cette grève de deux jours d’«action d’avertissement». «C’était urgent. Il fallait réagir aux dernières mesures prises par le gouvernement, relatives à ces augmentations insignifiantes», a-t-il précisé, affirmant que la suite à donner à ce mouvement dépendra de la réponse du gouvernement.
Le coordinateur de la CSA, qui a signalé l’adhésion d’autres syndicats à la démarche de la Confédération et qui s’attend à un ralliement d’autres organisations syndicales, a affirmé que les fonctionnaires et travailleurs qui subissent l’augmentation généralisée des prix sont déçus par les mesures prises par les pouvoirs publics.
Les syndicats ont, par ailleurs, rappelé leurs revendications, qui consistent en «l’augmentation de la valeur du point indiciaire à 100 DA», sachant qu’il stagne depuis 2007 à 45 DA. Ils réclament également «la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat, l’ouverture du dossier des primes pour relever leur valeur et l’actualisation de la prime de zone sur l’actuel SNMG au lieu de celui de 1989».
Il fallait donc s’attendre à ce mouvement de grève. La CSA, qui s’est réunie la semaine passée, avait en effet annoncé le recours à la protestation, dont la nature et la date seraient fixées prochainement, et ce après concertation des syndicats.