Focus sur le rôle clef des adolescents dans la Révolution – Le Jeune Indépendant
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Culture

Focus sur le rôle clef des adolescents dans la Révolution

Le court métrage « le grand défi » de Walid Bouchebbah, a été présenté en avant-première, samedi soir, à la cinémathèque d’Alger. Produit dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, ce film explore une facette peu évoquée de la Révolution algérienne, mettant en lumière le rôle décisif des adolescents dans ce tournant historique.

Le récit, qui se déroule entre 1952 et 1958, se développe autour de trois jeunes, Ali, Hamid et Zoubir, qui vivent dans une grotte en bord de mer, à l’écart des événements révolutionnaires qui secouent le pays. Cependant, leur conscience politique aiguisée les a informés des enjeux en cours. Le destin de ces adolescents bascule lorsque Ali, l’un d’entre eux, se lance dans une quête désespérée pour retrouver sa sœur cadette, Zahra, interprétée par la talentueuse Kahina Adnane.

La jeune fille, vivant avec un couple français campé par Mehdi Bougherbal et Meriem Choubane, sous l’œil menaçant de Nicholas, un soldat français traumatisé suite à la perte de son frère. Ce dernier, ayant perdu la tête, veut absolument se venger en massacrant tout ce qui passe sur son chemin. Mais, Zahra refuse initialement de suivre son frère et choisit de rester auprès de son amie Paula jouée par Fatima Guettouche.

Mais lorsque les colons échafaudent un plan pour éliminer les réfugiés cachés sur la plage, Zahra entend leurs sinistres projets. Avec le soutien de son amie, elle décide de prévenir les réfugiés et de leur venir en aide. Alors que ces derniers se préparent à s’échapper en barques, les colons approchent. C’est alors que le courage d’Ali prend le dessus, il prend la petite française en otage pour permettre aux autres de s’enfuir. Malheureusement, il paie de sa vie ce geste héroïque.

Le film de 33 minutes, ne se contente pas de raconter cette histoire émouvante, il dénonce également la brutalité du colonialisme face à l’innocence des jeunes et des adultes. Les projecteurs sont tournés vers la résistance farouche des habitants, en particulier celle des adolescents.

Les montagnes résonnaient des chants enflammés « Achewiq des femmes kabyles », accompagnés de refrains révolutionnaires et d’hymnes patriotiques. C’est dans ce contexte que « ma grande grand-mère a tissé une toile d’histoires qui a coloré toute ma jeunesse. Les récits des femmes et de leurs chants de lutte ont trouvé écho en moi, ce qui m’a insufflé l’inspiration pour les intégrer dans le tissu même du film » a affirmé Walid Bouchebbah.

Authenticité historique et émotion d’un legs culturel

Pour cette fiction, « j’ai tenté de narrer une histoire, mais sa profondeur s’articule autour d’une berceuse qui m’a été contée. Cette berceuse, pleine de significations et de récits transmis par ma lignée, a été le fil conducteur de mon travail artistique. C’est ainsi que j’ai cherché à tisser un récit cinématographique qui incarne à la fois l’authenticité historique et l’émotion d’un legs culturel » a-t-il expliqué.

Le titre même du film, « Le Grand Défi », reflète les choix cruciaux auxquels sont confrontés les personnages. « Chaque personnage doit prendre un choix dans sa vie, chaque personne est face à un dilemme, de partir ou de rester, il fallait qu’ils prennent une décision. Le plus grand défi pour ces jeunes est de franchir le pas de la révolution » a expliqué le réalisateur.

Walid Bouchebbah, expliquera que son souhait est de conférer à ce film une dimension internationale, en écho aux événements mondiaux actuels. « J’ai trouvé inspiration dans le récit bouleversant des réfugiés syriens, et c’est ainsi que j’ai élaboré la scène où les familles accèdent à la grotte par la mer ».

La plupart des acteurs ont fait leurs débuts dans l’industrie cinématographique avec ce film, et ils ont réussi à surpasser les attentes, garantissant ainsi, leur place dans le domaine du 7e art. Parmi ces talents, on retrouve le jeune comédien du 4e art, Amine Allali dans le rôle d’Ali, Kahina Adnane (Zahra), Fatima Guettouche (Paula), Amine Medbouhi (Hamid), Ramzi Benlaoubi (Zoubir), et le talentueux Idir Benaibouche dans le rôle de Nicholas, qui aujourd’hui n’a pas besoin d’être présenté.

Le scénario parfois confus et peu développé, traduit le spectateur désorienté face à la direction de l’intrigue. Le réalisateur perd parfois le fil conducteur de l’histoire, ce qui a un impact sur l’engagement émotionnel du public. Malgré cela, les efforts déployés dans les aspects techniques sont indéniables. Les lieux de tournage, tels que Cherchell et Tipaza ou encore Alger Centre sont magnifiquement sélectionnés, offrant une toile de fond visuellement attrayante pour l’intrigue.

Le film aborde des thèmes importants tels que la résistance, le courage et la détermination des jeunes pendant la révolution. Il met en avant la force de caractère des adolescents face à des circonstances pas évidentes et souligne leur contribution souvent sous-estimée à des moments historiques. Néanmoins, l’histoire aurait dû être plus développée et offrir une meilleure cohérence narrative pour saisir le potentiel de ses idées. Il est important de souligner les efforts déployés en ce qui concernent la maîtrise technique laissant les scènes souvent visuellement captivantes et la performance des acteurs, a permis de sauver quelque part le film.

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