FLN-FFS : «main dans la main»

La vie politique nationale vient de s’emballer, non seulement avec la crise du gaz de schiste et la protesta des populations du Sud, mais aussi par l’acceptation de la part du FLN de participer à la conférence nationale sur le consensus que compte organiser le FFS les 23 et 24 février prochain.
Vendredi, nos sources confirmaient que les leaders de la Coordination nationale des libertés et pour la transition démocratique (CNLTD) ont décidé de redynamiser le processus du dialogue en relançant un autre cycle de consultations avec des partis politiques, des syndicats, des associations et des personnalités nationales.
Cette relance coïncide étrangement avec le début du second cycle de dialogue que prévoit le FFS pour finaliser la tenue de sa conférence nationale sur le consensus. Selon nos sources, il semble que c’est le MSP d’Abderrezak Mokri qui aurait souhaité relancer ce processus de consultations afin de convaincre les « neutres » ou les « récalcitrants » d’accepter les propositions de sortie de crise de la CNLTD.
Des sources qui estiment qu’il ne s’agit pas, à travers cette action, de « phagocyter » la démarche du FFS ou d’empoisonner l’atmosphère politique caractérisée par les protestations des citoyens du Sud sur l’exploration et l’exploitation des gisements du gaz de schiste, mais pour expliquer davantage « la légèreté » du pouvoir à répondre aux doléances de ces populations en remettant sur le tapis d’une manière opportune la question du découpage administratif pour calmer les colères et la grogne citoyenne.
Selon des sources du MSP, la CNLTD ne devrait pas somnoler sur ses lauriers en présentant sa feuille de route que préconise le comité de concertation et de suivi, qui vient de finaliser son programme d’action. Il s’agira de bousculer le dynamisme retrouvé des partisans d’Amar Saâdani au sein du FLN, qui semble vouloir profiter politiquement de toutes les occasions pour rebondir et grignoter des points.
L’une des dernières « réussites » du FLN est d’exploiter à fond les manifestations du Sud pour relancer sa popularité et renforcer son enracinement dans la région. A ce propos, Saâdani aura doublement gagné, puisqu’il a pris sur son compte les revendications des anti-gaz de schiste, en rédigeant un rapport détaillé fait de constat, de diagnostic et de bilan sur la situation des wilayas du Sud.
Autrement dit, Saâdani, en homme d’appareil, aura su profiter politiquement, mieux que l’opposition, des tensions qui sévissaient dans ces régions. Selon nos sources, Mokri, le chef du MSP, aurait mal pris les dernières décisions du FLN, notamment sa participation à la conférence du consensus, et craint que cette décision fasse boule de neige en amenant tous les autres petits partis et petites organisations de la société civile à lui emboîter le pas. C’est ainsi qu’il a annoncé à ses assistants et ses alliés que la CNLTT va se lancer dans de nouvelles concertations, exactement comme celles qui ont eu lieu avant la tenue de la conférence de Zéralda en juin de l’année dernière.
Aucun détail n’a encore été divulgué sur cette nouvelle phase de dialogue, mais il apparaît bien que l’autre pôle de l’opposition que mène Benflis devrait l’applaudir, d’autant que ce dernier fut lui-même très gêné par les décisions de Bouteflika sur le gaz de schiste et le découpage administratif, en publiant un communiqué assez virulent.
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