«Fityane El Islam», la jeunesse hitlérienne de Daech

Dans son œuvre démoniaque, l’organisation terroriste l’Etat Islamique (EI) tente de ratisser dans tous les milieux sociaux et tous les âges en vue d’élargir sa nébuleuse et assurer la relève. Après les factions spéciales kamikazes, puis celles des femmes Djihadistes et les phalanges des « el mouhajiroune (les etrangers) », Daech est en train de mettre en place de nouvelles unités, constituées d’enfants baptisées « Fityane El Islam », qui rappelle la tristement célèbre jeunesse hitlérienne.
A en croire un rapport publié par la fondation britannique Quilliam et approuvé par l’ONU, l’Etat Islamique a créé sa nouvelle faction, les enfants Djihadistes.
Ils seraient des centaines, voire des milliers à s’intégrer cette nouvelle faction de l’Etat Islamique. Ces enfants Djihadistes sont entraînés malgré eux dans les techniques de combats, dont parmi eux ces enfants des occidentaux se trouvent, selon le rapport britannique.
Ledit rapport a ajouté qu’un grand nombre d’enfants, dont une cinquantaine de britanniques, sont endoctrinés par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech), cela sans oublier d’autres de différentes nationalités, notamment des français, irakiens, syriens, kurdes, tchétchènes, yéménites, saoudiens, tunisiens etc.
Le Think Tank britannique spécialisé dans la lutte contre l’extrémisme a indiqué que cette nouvelle génération de recrues est développée au sein du groupe terroriste Daech, endoctrinée par des concepts extrémistes et entraînés pour commettre des actes terroristes dès un très jeune âge.
L’Etat Islamique voit en ces très jeunes recrues comme étant « meilleurs » et « plus purs » qu’eux-mêmes, selon l’étude sur « l’exploitation et l’abus des enfants et leur utilisation comme moyen d’assurer l’avenir du groupe », et dont le rapport a été présenté le 9 mars dernier à la chambre britannique des communes.
Selon le Britannique Quilliam, au moins 50 enfants anglais grandissent au sein de l’Etat Islamique qui compte « environ 30.000 recrues étrangères, dont plus de 800 Britanniques ». Un chiffre qui démontre le grand intérêt porté par l’EI aux très jeunes recrues pour s’assurer un avenir pour cette organisation, et surtout pour préparer des Djihadistes plus sanguinaires prêts à faire beaucoup de mal dans le monde.
Ces jeunes recrues sont formées pour devenir une ressource future d’espions, prédicateurs, soldats, poseurs de bombes, bourreaux ou tout simplement pour servir de kamikazes. Pis, un programme d’éducation basé sur l’extrémisme a été préparé par l’EI aux enfants.
L’objectif est de les rendre de futurs terroristes de « meilleure qualité, plus meurtriers qu’eux-mêmes, parce que plutôt que d’être converti en idéologies radicales, ils ont été endoctrinés dans ces valeurs extrêmes à la naissance, ou dès un très jeune âge », note le rapport.
N’ayant pas encore appris les valeurs laïques, ils sont considérés comme « plus pur que les (terroristes) adultes », ce qui les rend, selon l’étude, « plus forts » que les moudjahidines (combattants) actuels parce qu’ « ils ont une compréhension supérieure de l’Islam et sont plus brutaux, et plus violents ».
Selon le rapport, Les recrues étrangères représentent un « renforcement potentiellement important » du groupe d’environ 80.000 militants, 50.000 en Syrie et 30.000 en Irak
Les têtes décapitées, des ballons de foot pour les enfants Djihadistes
Afin de mieux enraciner dans leurs têtes et esprits le Djihad sanguinaire, les enfants recrues de Daech sont soumis à des règles d’une extrême horreur.
Parmi ces horribles règles, le groupe terroriste encourage les enfants à tenir des têtes décapitées ou à les utiliser comme une balle pour jouer au football. Les auteurs du rapport britannique, pensent que Daech « semble avoir étudié le régime nazi, qui a créé la jeunesse d’Hitler pour endoctriner les enfants », relevant que l’ONU a reçu des informations crédibles mais non vérifiées » à propos d’une aile de jeunesse de Daech, nommée « Fityan al Islam » (les garçons de l’Islam).
Les chercheurs de Quilliam ont constaté que les enfants ont été largement utilisés dans la propagande de Daech entre le 1er Août 2015 et le et 9 Février 2016 de cette année.
Ils ont identifié un total de 254 événements ou déclarations, comportant des images d’enfants utilisées pour impressionner et pour la propagande. Il est tout de même noté que le recrutement d’enfants se fait souvent par la contrainte, notamment par des enlèvements, et par l’utilisation de la peur.
Le rapport cite la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq, qui estime que Daech a enlevé entre 800 et 900 enfants âgés de neuf et 15 ans et que d’août 2014 à Juin 2015, des centaines de garçons, dont des kurdes et des turcs ont été enlevés de force à leur famille et envoyés aux centres de formation.
Les filles, appelées les « perles du califat », sont « voilées, cachées, confinées à la maison, et ont appris à soigner les hommes », selon Quilliam.
Aqmi a déjà recruté des enfants en 2008
En Algérie, le risque de voir des enfants enrôlés dans la sphère terroriste existe bel et bien. A travers les réseaux sociaux, la cybercriminalité peut les ciblés autant que les jeunes algériens. D’ailleurs, le départ de plus de 300 jeunes Djihadistes algériens vers la Syrie a été effectué via les réseaux sociaux, où des recruteurs et passeurs étrangers, notamment des marocains et turques, ont arrivé à convaincre ces algériens.
Le recrutement des enfants Djihadistes se pratiquait en Algérie. C’est en 2008 que ce genre de cas a été signalé. Ici, c’est Al Qaida au Maghreb Islamique sous l’ère des deux Abdelmalek, Droukdel et Gouri (abattu en mai 2015 aux Issers) que les premiers enfants algériens sont enrôlés dans le terrorisme.
Originaire de Si Mustapha à Boumerdès, Abdelmalek Gouri frère aîné d’une famille nombreuse était le première architecte du recrutement des enfants Djihadistes au sein d’Aqmi. Gouri qui a rejoint le maquis début de l’année 1999 avant son arrestation par l’armée nationale populaire a entrainé plusieurs enfants dans les maquis algériens. L’homme à la barbichette a été jugé et écopé d’une peine de deux ans par le tribunal de Boumerdès.
A sa sortie de la prison, en 2001, le sanguinaire Abdelmalek Gouri alias Khaled Abou Selmane a rejoint le Mont En Dhahr à Si Mustapha. Ici, il a créé la phalange la plus cruelle de l’ex-Groupe Salafiste pour le Combat et la Prédication (GSPC) devenu Aqmi, la phalange El Arkam.
Depuis, le nom de Khaled Abou Selmane est devenu tristement célèbre, notamment dans les milieux Djihadistes salafistes ce qui a poussé l’émir national d’Aqmi de considérer l’homme comme étant son bras droit à qui il lui fait confiance et l’invite à élaborer un stratège pour l’organisation criminelle.
Pis, Khaled Abou Selmane a eu l’idée diabolique de faire intégrer des enfants au sein de son organisation terroriste. C’est ainsi qu’en 2008, 13 enfants dont le bas âge n’a que 8 enfants et le plus âgé n’avait que 15 ans ont été recrutés par la phalange d’El Arkam avant d’être entrainés à manipuler les armes.
L’objectif de Khaled Abou Arkam était d’utiliser ces enfants dans des attentats kamikazes comme cela a été le plan d’Al Qaida en Irak et en Afghanistan. Ces enfants issus de Si Mustapha et d’autres communes de Boumerdès ont été interpellés quelques mois après par les forces de sécurité, et durant leur jugement ils ont révélé comment ils ont été recrutés par les fous de Dieu.
En août 2008, la phalange d’El Arkam dont Khaled Abou Selmane l’a dirigé a signé un attentat suicide spectaculaire visant l’Ecole Supérieur de la Gendarmerie Nationale des Issers qui avait fait 45 morts et 48 blessés parmi les étudiants venus pour embrasser une carrière comme gendarme.
Annoncer pour mort en février 2010 suite à un accrochage sanglant avec les forces de l’ANP dans les massifs forestiers à Lakhdaria, Abdelmalek Gouri a ressurgit peu après pour démentir son élimination. En annonçant la création de son groupe armé en 2014, Gouri avait annoncé l’allégeance de « Jound El Khilafa » a Daech.
Quelques semaines après, ledit groupe terroriste avait enlevé et assassiné le touriste français, Hervé Gourdel, à Tikjda au nom de l’Etat Islamique. En mai 2015, le chef terroriste Gouri a été abattu avec quatre adjoints dans une embuscade tendue par les forces de l’armée en plein centre-ville des Issers. Quelques mois après, 30 autres acolytes ont été à leurs tours tués dans une spectaculaire opération antiterroriste menée à Bouira.
Des enfants « enrôlés » par les terroristes aux frontières algéro-tunisiennes
Défaits, militairement, en Syrie, les « djihadistes » issus de pays de l’Afrique du Nord, reviennent presque en masse à leurs pays d’origine, menaçant la région de « renouvellement du scénario afghan ».
Cette situation est aggravée par l’installation de l’organisation terroriste autoproclamée « l’Etat Islamique » (EI/ Daech » dans la ville libyenne Derna et Sabrata. Les « djihadistes » maghrébins peuvent, désormais, s’intégrer dans la « filiale » Daech au Maghreb Arabe.
Outre les « djihadistes » revenant de Syrie et d’Irak, les « recrutements » au profit de l’organisation criminelle Daech se font dans les zones frontalières où le taux de scolarisation est des plus faibles et où les conditions de vie sont très difficiles.
« Taleb El Arbi » et « Ras El Ma », zones algériennes frontalières avec la Tunisie, comptent parmi ces localités dans lesquelles les habitants locaux affrontent des conditions socio/ économiques très difficiles. C’est dans cette région qu’un imam faisait dans « l’enrôlement » d’enfants âgés de 15 et 16 ans, non scolarisés et issus de familles pauvres.
Cet imam qui exploitait la situation financière précaire des familles de ces enfants remettait, régulièrement, une somme de 1 000 DA à chacun de ces enfants, attirant leur sympathie et les préparant à passer de l’autre côté des frontières, aux monts Chaâmbi, en Tunisie, pour renforcer les effectifs terroristes sévissant dans cette partie de la Tunisie, nous apprend une source judiciaire locale sure. Une fois « prêts » pour ce déplacement, ces enfants sont accompagnés jusqu’à ces monts.
« Ils étaient douze personnes, dont six enfants âgés de 15 et 16 ans qui s’apprêtaient à passer de l’autre côté des frontières quand l’un de ces enfants, se rendant compte de la situation, rebroussa chemin et revint chez lui.
Les gendarmes de la wilaya d’El Oued ouvrent une enquête et interpellent les autres « nouvelles recrues » avant leur accès en territoire tunisien », dira cette source judiciaire.
L’imam « recruteur » a été arrêté par les gendarmes, ajoute notre source.
Avec l’avènement de l’organisation terroriste dirigée par Abou Bakr El Baghdadi », « calife » de Daech, des milliers de « djihadistes » tunisiens se sont dirigés en Syrie et en Irak. D’ après des statistiques rendues publics, il y a quelques mois, 2 000 à 3 000 « djihadistes » tunisiens ont renforcé les effectifs de « l’Etat Islamique » en Syrie et en Irak. 500 parmi eux sont rentrés en Tunisie, ont noté les autorités tunisiennes.
En l’absence d’une loi antiterroriste en Tunisie, ces « djihadistes » qui ne peuvent pas être interpellés ont donc toute la latitude de se déplacer d’un pays à un autre et, par-là, vers la Libye où « l’Etat Islamique » a installé des bases pouvant servir
à cette organisation terroriste de préparer et lancer des attaques contre les pays de la région.
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