Fin du calvaire pour Algérien bloqué à l’aéroport d’Alger
En prenant l’avion, heureux de rentrer au bercail pour retrouver les siens, un citoyen algérien muni d’un passeport en cours de validité et d’une autorisation d’entrer sur le territoire national, était loin de s’imaginer le calvaire qu’il allait vivre, à savoir celui d’être maintenu bloqué sept jours durant à l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger.
Ce n’est qu’après une semaine de souffrance passée dans la zone de transit, dans des conditions très difficiles, que les autorités algériennes ont décidé, ce samedi, d’autoriser ce jeune Algérien qu’on nommera Samir, pour préserver son anonymat, à rentrer dans son propre pays.
Même s’il est vrai que les autorités algériennes gardent les frontières fermées afin d’endiguer la pandémie de la Covid-19, les étrangers qui travaillent en Algérie sont libres de circuler à leur guise. Il semblerait donc que seuls les Algériens sont concernés par cette mesure, qui est partie pour durer.
Parfaitement rassuré par la compagnie aérienne qui lui avait certifié qu’avec l’autorisation délivrée par l’ambassade algérienne il pouvait rentrer chez lui sans problème, le malheureux s’est retrouvé bloqué au niveau de la zone de transit internationale de l’aéroport d’Alger du 7 au 14 mai.
«Jamais je n’aurais pu imaginer qu’un citoyen pouvait subir une telle situation dans son propre pays. Le pire c’est que je me suis retrouvé les pieds et poings liés puisque, à défaut de rentrer chez moi, je n’ai pas pu rebrousser chemin sans passer de test PCR. Mais là aussi je me suis heurté à un refus catégorique», a déclaré Samir au Jeune Indépendant.
L’autorisation délivrée par l’ambassade algérienne, dont le Jeune Indépendant détient une copie, ne comporte aucune information concernant la validité ni le fait qu’elle doive être utilisée qu’une seule fois, a expliqué Samir, précisant que pour en avoir le cœur net, il avait contacté la compagnie aérienne, laquelle lui avait confirmé via un email que son autorisation de voyage vers l’Algérie était toujours valide et qu’il pouvait l’utiliser pour embarquer.
Une fois arrivé en Algérie, l’agent de la police des frontières à l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger lui a indiqué qu’il n’avait pas le droit de rentrer en Algérie car son document est à utilisation unique même si cela n’est pas mentionné sur l’autorisation.
Encore une fois, c’est aux «simples citoyens» de payer, de leur temps et de leur dignité, les bévues administratives sans que le responsable ne soit inquiété et sans que des excuses ne soient présentées.
Samir a passé sept nuits à dormir à même le sol dans la zone de transit devant le refus catégorique des autorités de le transférer dans un hôtel à ses propres frais. «Des centaines d’étrangers sont passés par la zone de transit, surtout de nationalités indienne et chinoise, mais ils étaient pris en charge rapidement en les envoyant dans des hôtels ou en leur autorisant l’entrée en Algérie», a rapporté ce jeune, attristé par ce qu’il a dû subir dans son propre pays.
«Je voulais qu’on trouve une solution à mon problème mais c’était silence radio pendant sept jours. J’étais dans un tourbillon, c’étaient des journées sans fin», s’est-il rappelé, pointant du doigt la lenteur des procédures.
Samir déplore l’insensibilité des autorités algériennes quant aux conditions inhumaines de son séjour dans la zone de transit, exprimant notamment sa déception car il avait l’espoir que les autorités se penchent sur son cas pour qu’il puisse passer la fête de l’Aïd-el-Fitr avec sa famille.
La délivrance pour Samir n’est tombée qu’en fin d’après-midi du deuxième jour de l’Aïd. Il a pu retrouver les siens après une expérience amère.
