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Nationale

Fin de la campagne électorale: quel bilan?

Fin de la campagne électorale: quel bilan?

C’est ce mardi que prend fin la campagne électorale des législatives du 12 juin. Après vingt jours d’intenses activités au cours desquels les chefs de partis politiques et des listes indépendantes ont animé, souvent dans des conditions contestées et de non respect des mesures de précaution sanitaires, des meetings, des rassemblements et des rencontres de proximité à travers toutes les villes du pays. L’objectif premier de ces candidats et leurs soutiens est de faire connaitre leurs programmes politiques, tout en exhortant les citoyens à participer à ce scrutin anticipé, décidé par le président Abdelmadjid.

La loi organique relative au régime électoral stipule que « la campagne électorale est déclarée ouverte 23 jours avant la date du scrutin » et « s’achève 3 jours avant (cette) date ». Elle énonce que « nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit », faire campagne en dehors de la période prévue par la loi.

Que faut-il en déduire de cette campagne? Pour de nombreux observateurs, il est encore prématuré d’en faire un bilan. Impossible par exemple de savoir s’il existe vraiment un engouement important chez les citoyens, hormis dans quelques régions et autres villes de l’intérieur du pays. Comme il est impossible de faire un diagnostic sur l’adhésion des citoyens et sa participation effective au vote. Certains états-majors politiques avancent des fourchettes, qui manquent d’objectivité ou de rigueur, comme le fait d’afficher un taux de 40% du taux de participation. Aucun sondage n’a été fait, ni par des organismes publics, ni par des médias, notamment ceux qui engrangent une forte publicité étatique, ni par des formations politiques les plus en vue sur la scène nationale.

Il faut dire que l’abstentionnisme est devenu un phénomène récurrent ces derniers années, en raison de la défaillance des institutions élues et la faillite de l’action démocratique. Les nombreux cas flagrants de fraude de l’administration et la politique d’exclusion des partis autarciques ont découragé l’électorat et rompu les derniers rapports de confiance entre le citoyen et la politique.

Par contre, certains milieux politiques, même de l’opposition, croient que ces élections seront moins entachées par la fraude et donc ses scores seront plus proches de la réalité. Selon leurs analyses, ces législatives inédites vont façonner une nouvelle configuration politique dans un parlement hétéroclite, où aucune force ne détiendrait la majorité. C’est presque dans un « mouchoir qu’on va les retrouver », pour reprendre la phrase d’un vieux député. Les grands partis traditionnels étant laminés, les islamistes divisés, ce sont les listes indépendantes qui vont émerger. Dans quelles proportions? On ne le sait pas encore, bien que certains candidats indépendants semblent avoir pris une grande distance dans plusieurs agglomérations d’une vingtaine de wilayas, en constatant l’affluence de l’assistance lors de leurs meetings.

Mais ces constats sont aléatoires, en raison du mode de scrutin, nouveau pour l’électorat notamment les vieilles générations, habituées depuis des décennies au vote uninominal et le choix des listes par la proportionnelle.
Au chapitre des chiffres de cette campagne électorale, le beau rôle est joué par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), instance qui supervise tout le processus électoral. Mohamed Charfi, a indiqué que la campagne électorale a vu depuis son lancement le 20 mai l’organisation de 6.098 activités.

Il a relevé que 1.548 jeunes de moins de 40 ans candidats sur des listes indépendantes ont bénéficié, pour mener leur campagne électorale, d’aides d’une valeur de plus de 460 millions de dinars. Ces aides concernent la prise en charge par l’Etat des dépenses relatives aux frais d’impression des documents, d’affichage et de publicité, de location de salles et de transport, tel que le prévoit la loi.

Charfi a noté aussi que 13.009 jeunes sont candidats aux élections législatives dont 5.743 femmes, alors que le nombre de candidats de niveau universitaire atteint 19.942, soit 74 % de l’ensemble des candidats.
Pour Charfi, ce fait indique que la prochaine Assemblée populaire nationale (ANP) connaitra une « véritable dynamique ».
Les législatives du 12 juin, dont il est attendu un rajeunissement des 407 députés devant siéger pour les 5 prochaines années à l’APN, sont marquées par une tendance inédite: sur les 1.483 listes de candidats en course, il y a plus de listes d’indépendants (837) que de listes présentées par des partis politiques (646).

L’ANIE a assuré que toutes les dispositions garantissant la probité et la transparence de la campagne électorale et du vote, d’une part, et le respect des mesures de prévention contre le coronavirus, d’autre part, ont été prises.

Un plan de prévention sanitaire contre le Covid-19, couvrant les encadreurs, les centres et les bureaux, a été mis en place à cet effet, en coordination avec le ministère de la Santé et l’ensemble des services concernés.

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