Feux de forêt : Des parcs nationaux réduits en cendres
De gigantesques incendies de forêt ont été enregistrés jeudi dernier à travers plusieurs wilayas du pays, notamment à Jijel, Bejaïa, Blida, Boumerdès, Bouira, Aïn Defla et Tipaza, entre autres. A Jijel, des centaines d’hectares de différentes essences sylvicoles, de broussailles, ont été ravagés durant la seule journée du jeudi 28 août.
« C’est triste de voir cette forêt partir en fumée. A jamais », regrette un fellah habitant à l’orée d’un massif boisé sur les hauteurs de Ziama Mansouriah (wilaya de Jijel). Le même constat est enregistré à Texenna, El Aouana, Chekfa ou encore El Milia où de vastes étendues forestières ont été la proie du feu. Ces régions sont intégrées dans le parc national de Taza qui a été durement touché par ces incendies. Pour l’instant, aucun bilan n’a été établi par la Conservation des forêts. Selon une source proche du secteur, les chiffres définitifs seront communiqués prochainement à la presse.
Par ailleurs, la wilaya de Bejaïa, accueillant le Parc national de Gouraya, a été la plus touchée dans la mesure où des dizaines d’incendies ont été déclarés pratiquement en même temps dans les massifs forestiers d’Akfadou, d’El Kseur, d’Adekar, d’Akbou, de Sidi Aïch, de Toudja… Ce sont des milliers d’hectares qui partent ainsi en fumée, emportant dans son sillage une richesse sylvicole des plus importantes du pourtour méditerranéen.
La faune et la flore prennent un sacré coup. Des milliers de variétés de plantes rares sont en train de disparaître à jamais. Selon un chercheur rencontré à Adekar, la richesse végétale qui caractérisait la forêt d’Akfadou « perd quelque chose comme 3000 variétés de plantes aromatiques et médicinales », réduisant ainsi le patrimoine sylvicole à sa plus simple expression. « On a l’impression d’être à Bou Saâda ou à M’Sila. Nos montagnes sont dénudées. C’est une catastrophe nationale », ajoute notre interlocuteur. Ce « jeudi noir » n’a pas épargné, par ailleurs, la wilaya de Blida qui abrite un des parcs nationaux des plus célèbres au monde : le Parc de Chréa.
Des dizaines d’incendies ont été enregistrés dans ce site protégé par les agences internationales de l’ONU, eu égard à sa richesse en faune et en flore. « Il ne reste que des collines ocres, brûlées par le feu. Où est le cèdre du Liban, le chêne-liège et d’autres essences qui faisaient la fierté de l’Atlas blidéen ? », déplore un militant écologique dans une déclaration au Jeune Indépendant. Au niveau des wilayas de Tipaza, Aïn Defla, Chlef, et Tizi-Ouzou, l’on a enregistré le même constat.
Ce jeudi a été également un jour d’enfer ? Des milliers d’hectares de forêt sont partis en fumée. L’été 2014 aura été une saison catastrophique pour un patrimoine estimé il y a quelques années à 4,5 millions d’hectares. « Cette saison nous rappelle l’été 2012 qui avait vu la disparition de pas moins de deux (02) millions d’hectares de forêt « , indique un spécialiste.
Et de rappeler que les années 1998 et 2009 sont également à inscrire dans les annales tristement célèbres des feux de forêt en Algérie.
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