Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès: Les défis des associations et coopératives en débat

La rencontre consacrée à l’évaluation des douze éditions précédentes du Festival local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès, qui s’est tenue samedi au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, a mis en lumière les défis auxquels font face les associations et coopératives théâtrales au cours de ces dernières années.
Le commissaire du festival, Rachid Djerourou, a ouvert le débat en interpellant les coopératives et associations du domaine théâtral. Il a posé la question cruciale de savoir comment les responsables, y compris lui-même et d’autres acteurs du secteur, peuvent les soutenir pour un retour sur la scène et une revitalisation de l’activité théâtrale. Il s’est également montré perplexe face à l’absence des associations, cherchant à comprendre les raisons de leur cessation d’activité.
D’après Djerourou, les artistes devraient contribuer en échange du soutien qu’ils reçoivent. Il a souligné que le récent décret présidentiel sur le statut des artistes, publié dans le journal officiel, vise à valoriser le travail artistique et à garantir aux artistes la possibilité de contribuer de manière significative à la scène culturelle. Il a encouragé une compréhension mutuelle entre les artistes et les responsables du secteur culturel pour promouvoir une collaboration fructueuse.
Le metteur en scène Halim Zedame s’est penché sur l’impact négatif de la crise qui a touché les artistes suite à l’arrivée de la pandémie du Coronavirus, entraînant un déclin de l’activité théâtrale des associations et des coopératives. Il a appelé à trouver des solutions à ce problème pour garantir la continuité du mouvement théâtral à l’avenir.
La comédienne et metteuse en scène Tounes Aït Ali a suggéré aux participants de réfléchir à améliorer le festival en explorant de nouvelles approches, telles que la mise à disposition de financements pour encadrer, former et améliorer la qualité des œuvres. Elle a également préconisé d’ouvrir le théâtre amateur au niveau international, et ne pas le limiter en Algérie.
De son côté, le metteur en scène Missoum Laroussi, a indiqué que sa coopérative culturelle et artistique « Les Amis de l’Art » a cessé ses activités après avoir remporté le grand prix au Festival du théâtre professionnel en 2015. Cette décision était motivée par plusieurs facteurs, dont la diminution des aides financières destinées aux associations depuis 2016. Il a ensuite soulevé d’autres obstacles auxquels les coopératives font face, en dehors des problèmes juridiques.
Par ailleurs, la comédienne et metteuse en scène Souad Sebki a plaidé en faveur de la diversification des formes de soutien, encourageant ainsi des approches plus étendues et substantielles, au lieu de dépendre exclusivement de la contribution du ministère de la Culture et des Arts.
Le metteur en scène Gouti Azzeri a abordé le problème de l’absence d’espaces dédiés aux coopératives, soulignant que « cette lacune constitue un élément crucial pour la continuité de leur travail ». Il a insisté sur la nécessité de pallier cette absence, qui affecte les associations activant dans le domaine. Dans cette perspective, il a suggéré la mise en place d’un festival de théâtre indépendant afin de soutenir ces associations et coopératives.
Ali Abdoune a souligné également que « la stabilité des associations théâtrales dépend de l’existence d’un espace qui leur est spécifiquement dédié, ou de la possibilité de travailler dans des espaces publics sans qu’ils ne soient fermés après 16 heures». Et d’ajouter : « l’activité théâtrale pour les amateurs se fait souvent après leur journée de travail ».
Quant au Dr Lakhdar Mansouri, il a mis l’accent sur l’importance de se focaliser sur la distribution des œuvres réalisées. Tout en soulignant « l’absence de suivi et de réflexion concernant l’avenir de ces associations ou coopératives et la manière dont elles envisagent de poursuivre leur activité à l’avenir ».
Le comédien et metteur en scène Djahid Dine El Hanani a mis en avant le manque d’ambition comme facteur principal du déclin des coopératives dans le domaine théâtral. Il a affirmé que le festival ne devrait pas être considéré comme l’objectif ultime pour ces associations, mais plutôt comme une étape sur le long chemin visant à conquérir le public grâce à des œuvres réussies.
Il a suggéré l’instauration d’un marché au sein du festival, offrant ainsi aux directeurs des théâtres régionaux l’opportunité d’acquérir des œuvres à présenter sur leurs scènes. De plus, il a recommandé l’utilisation des nouvelles technologies comme moyen de promotion et de marketing.
L’enseignant de l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas), Idriss Guergoua, a présenté une analyse approfondie des œuvres proposées au Festival depuis sa création en 2007.
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