Festival du tapis: Ouverture sur fond de contestation
L’ouverture officielle du festival du tapis d’Aït-Hichem a eu lieu lundi à la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sur fond de contestation.
Un groupe de citoyens d’Aït-Hichem a tenu, dans l’espace de la cour de la maison de la Culture, un sit-in pour dénoncer ce qu’il a appelé « le rapt du patrimoine ». En effet, sur une de leurs banderoles était écrit le slogan « Halte au rapt de notre patrimoine ! ».
De quoi s’agit-il exactement ? Selon ces manifestants, il n’y a aucune raison à transférer la tenue de ce festival d’Aït-Hichem vers le chef-lieu de wilaya. Selon le porte-parole de ces manifestants, Oucherif Benmamar, le transfert de ce festival d’Aït-Hichem ers Tizi Ouzou cache anguille sous roche.
« Autrefois, précise notre interlocuteur, la manifestation culturelle du tapis d’Aït-Hichem ne nécessitait pas un montant d’argent de 500 000, 00 DA comme dépenses et pourtant, cela marchait comme sur des roulettes. Mais depuis cinq ans, puisqu’on est à la 5e édition, le montant réservé à la tenue du festival du tapis d’Aït-Hichem est de l’ordre de 8 000 000,00 DA mais sans pour autant atteindre l’objectif ciblé ».
Notons que du côté des manifestants, on nous a annoncé qu’une demande d’audience a été introduite auprès du ministère de la Culture et de l’Artisanat il y a de cela une semaine ».
« Nous comptons exposer les dessous de cette affaire directement à la ministre », ont martelé nos interlocuteurs. En ce qui le concerne, le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Ould-Ali El-Hadi a déclaré au Jeune Indépendant que mon engagement avec ces contestataires a porté sur le décalage temporel de la tenue de la manifestation.
« Effectivement, affirme Ould-Ali El-Hadi, habituellement on organisait cette manifestation au mois d’août alors que cette année, elle se tient en ce mois de novembre ». Toujours est-il cependant qu’en dépit du mécontentement de ces citoyens d’Aït-Hichem, la cérémonie d’ouverture du festival du tapis d’Aït-Hichem s’est déroulée en grandes pompes. En sus des organisateurs et des festivaliers, un nombreux public, fort chaleureux, était présent sur les lieux de la manifestation.
Du côté de l’administration, la représentation a été assurée par les directeurs de la formation professionnelle, l’emploi, de l’artisanat et de la culture, le chef de daïra de Aïn El Hammam sans compter les élus, à l’instar du député, Saïd Lakhdari, Kamel Ouguemmat, vice-président de l’APW de Tizi Ouzou, les élus de l’APC d’Aït-Yahia et naturellement les représentants de la société civile dont les nombreux Moudjahidine et Moudjahidate, originaires même du village d’Aït-Hichem et des alentours. Il faut relever que la manifestation des adversaires de la tenue de cette 5e édition du festival du tapis d’Aït-Hichem n’a pas été ignorée par les organisateurs.
C’est pourquoi, lors de la prise de parole officielle, tous les intervenants ont mis l’accent sur cette nécessité de porter la manifestation hors de l’espace géographique d’Aït-Hichem, car il y va même de l’intérêt de ce patrimoine culturel. Ould-Ali El-Hadi s’est montré d’ailleurs très prolixe dans son intervention où il a rappelé que le transfert de ce festival d’Aït-Hichem vers le chef-lieu de wilaya a été décidé par les gens mêmes d’Aït-Hichem.
« En ce qui nous concerne (représentants de l’administration : ndlr) nous ne faisons qu’accompagner les organisateurs dans leur mission », précise le directeur de maison la Culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont l’intervention a été d’ailleurs très bien accueillie par l’assistance. S’agissant du commissaire du festival, Amokrane Ould-Bélaïd, il a fait l’historique du tapis d’Aït-Hichem et les différentes manifestations dans lesquelles il a été conjugué.
L’intervenant a également précisé que c’est grâce aux efforts fournis par Ould-Ali El-Hadi que le tapis d’Aît-Hichem connaît aujourd’hui le grand statut qu’on lui connaît. Beaucoup d’autres intervenants parmi les responsables des services de la wilaya ont pris la parole où ils ont mis l’accent sur les moyens mobilisés et à mobiliser encore pour développer davantage le tapis d’Aït-Hichem. Les intervenants ont même déclaré que l’œuvre sera poursuivie jusqu’à « internationaliser le tapis d’Aït-Hichem ».
A signaler enfin que cette cérémonie d’ouverture de la 5e édition du festival d’Aït-Hichem s’est clôturée par un protocole d’accord entre le commissariat du festival du tapis d’Aït-Hichem et le centre de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA) d’Azazga. Du côté de commissariat du tapis d’Aït-Hichem, la paraphe a été portée par M. Mouloud-Ouramdane Aït-Ali