Festival du monodrame de Carthage : Trois spectacles algériens en lice
Trois pièces de théâtre de metteurs en scène algériens prennent part au 5e Festival international du monodrame de Carthage, prévu du 2 au 5 mai prochain dans la capitale tunisienne, annoncent les organisateurs sur le site Internet de l’évènement.
Le monodrame « Gilgamesh » mis en scène par l’Irako-Néerlandais, Rassoul Essaghir, sur un texte de Said Nadji est tiré de l’Épopée de Gilgamesh. Ce récit épique de la Mésopotamie antique (plaine alluviale du Tigre et de l’Euphrate, dans l’actuel Irak), a été revu et travaillé avec minutie par Abderrezak Rebiaï, de manière à pousser encore les limites de la langue et gagner de nouveaux espaces d’expression.
« Gilgamesh » traite à l’origine la condition humaine et ses limites, ainsi que de la vie, la mort et l’amitié, entre autres, ce récit épique aux enseignements riches, a été brillamment adapté à la réalité d’aujourd’hui à travers des projections et des allusions sur le monde d’aujourd’hui établissant ainsi, la cyclicité de l’Histoire sur la vie de l’Homme.
Le monodrame, «Saha l’Artiste» écrit et mis en scène par le dramaturge Omar Fetmouche, sera également en compétition de cette 5e édition. C’est une immersion dans l’univers de la création artistique soumise aux règles impitoyables des sociétés de consommation.
Le spectacle raconte l’histoire d’un violoniste, à qui manquait un fil à son instrument, et qui se rend vite compte que tous les magasins de musique qu’il connaissait ont été transformés en «fast-food», dans une société de consommation «délabrée», où le «souci du gain facile», règne en maître absolu. Dans un environnement hostile à toute créativité artistique où il est impossible de trouver une corde de violon, le musicien décide alors de quitter le pays, et va, pour ce faire, voir «Moul el khit», un affairiste débrouillard détenant toutes les ficelles et pouvant contourner toutes sortes de problèmes pour lui procurer un visa. De l’autre côté de la Méditerranée, l’artiste s’épanouit et trouve son compte, allant jusqu’à étudier la contre-basse, instrument qu’il a adopté et acheté sans son étui, se voyant, à son retour au pays, contraint de le faire transiter dans un cercueil, faisant croire que c’est la dépouille de sa femme, une française qu’il avait épousé et réussi à convertir à l’Islam.
Le troisième spectacle en lice est « El Ad El Aksi Lil Khendjer » mis en scène par Nabil Messai Ahmed et produite par l’association « El Sitar » pour la créativité théâtrale d’El Oued.
Pour rappel, le monodrame «Koumaicha», un spectacle du metteur en scène algérien Toufik Mezâache sur le quotidien difficile des personnes en situation de handicap, a été primé au 4e Festival international du monodrame de Carthage qui s’est déroulé du 13 au 16 mai 2022.
Rendu sur scène par la talentueuse comédienne Noussaiba Attout, «Koumaicha», a été distingué du Prix Palestine pour la création artistique en clôture du festival. Ce spectacle avait été sélectionné dans la catégorie «Critiques», avec trois autres monodrames algériens, «Ana w sat’h» de Chouat Mohamed, «El moukalama el maktouaâ» de Majdoub Mustapha et «Gaâ kif kif» de Mourad Becheikh, en lice avec une trentaine de pièces issues d’une quinzaine de pays.
Le festival international des monodrames de Carthage qui se déroule en Tunisie, a comme vocation de présenter des pièces de théâtre mettant en avant la performance d’un artiste seul en scène, des mono-mimes et des contes et des solos et slam.
Le festival est abrité par le théâtre municipal de Tunis, la maison de culture Ibn Rachiq, l’espace Carmen et les salles des centres d’art dramatique d’el Kef, Sfax, Kairouan, Gafsa et Médenine.
Lancé en 2018 par le ministère tunisien de la Culture, le Festival international du monodrame de Carthage vise à offrir un espace d’expression à une forme théâtrale plus exigeante en termes de performance individuelle et de chorégraphie.
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