Festival du Film Méditerranéen d’Annaba: Safy Boutella en masterclass

Le maestro de la musique, Safy Boutell, a livré les secrets de son art lors d’une masterclass organisée, dimanche dans le cadre du 4e Festival du film méditerranéen d’Annaba. Cet événement a permis au public de plonger dans l’univers fascinant de la composition de bandes originales de films, guidé par l’expérience et les précieux conseils du compositeur de renommée internationale.
Devant un public composé de professionnels du cinéma, d’étudiants en musique et de passionnés du 7e art, Safy Boutella a plongé l’audience dans les méandres de son processus créatif. Avec humilité et générosité, il a dévoilé les étapes clés qui mènent à la naissance d’une bande originale de film, soulignant l’importance d’une écoute attentive et d’une compréhension profonde du message véhiculé par l’image.
Pour le compositeur, la musique n’est pas une discipline cloisonnée, mais plutôt un élément indissociable d’un univers artistique plus large. « Il n’y a pas de secret pour devenir un bon compositeur de musique de film. Il faut avant tout aimer la musique et avoir un talent pour la composition. Il est également important d’avoir une bonne culture générale et de s’intéresser aux autres arts, tels que la peinture et la littérature. Cela permet au compositeur de s’inspirer de différentes sources et de créer une musique riche et variée », a-t-il affirmé.
Afin d’illustrer son propos, Safy Boutella a choisi de partager son expérience sur la composition de la musique du film « Lalla Fatma N’soumer » de Belkacem Hadjadj. « Pour composer une musique cohérente, le compositeur doit avoir une compréhension globale du film, de son ambiance et de ses émotions. Cela implique de regarder le film en entier et de lire un document qui décrit toutes les séquences et les ambiances souhaitées. C’est à partir de cette compréhension que le compositeur peut trouver l’inspiration nécessaire pour créer une musique adaptée au film », a-t-il expliqué.
Il dira, aussi, que « un compositeur de musique de film travaille en étroite collaboration avec le réalisateur sur des séquences précises du film. Le réalisateur peut apprécier le travail du compositeur ou lui demander de modifier ou de proposer des alternatives. Il est important de souligner que certains réalisateurs sont plus exigeants que d’autres et peuvent demander de nombreuses modifications ».
Le maestro de la musique de film est revenu, ensuite, sur son expérience personnelle en parlant de son premier film, « Les moineaux d’Algérie », réalisé en 1979 avec Tayeb Mefti. Il a expliqué qu’il a « composé la musique de ce film avec des musiciens de la maison de la radio et qu’il a ensuite collaboré avec de nombreux autres musiciens algériens, dont Ahmed Malek de la RTA ».
La discussion s’est ensuite orientée vers l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la composition musicale de film. Safy Boutella a adopté une position nuancée, soulignant que « l’IA n’est pas une menace pour les compositeurs, mais plutôt un outil qu’il faut apprendre à utiliser à bon escient ». Selon lui, « le métier de compositeur de musique de film évolue constamment avec l’apparition de nouvelles technologies. Il est important pour un compositeur d’être ouvert d’esprit et de ne pas hésiter à utiliser ces nouvelles technologies pour créer sa musique. Cependant, il est important de ne pas oublier que la technologie ne doit jamais remplacer la créativité et le talent ».
Safy Boutella a adressé un message d’encouragement aux jeunes compositeurs et cinéastes présents dans la salle. Il les a exhortés à cultiver leur passion, à persévérer dans leur travail et à ne pas avoir peur de prendre des risques. Selon lui, « le temps nécessaire pour composer une musique de film peut varier de deux à trois mois. Cela dépend de l’inspiration du compositeur, de la complexité du film et des délais de production. En moyenne, un film de 90 minutes contient environ 25 minutes de musique ».
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