Festival de Sidi Bel Abbés: « Naker lahsan », ou l’artiste en quête de reconnaissance

« Naker lahsan » (L’ingrat) nouvelle production du Mouvement théâtral de Koléa (MTK), écrite et mise en scène par Youcef Taouint, est un cri de détresse d’un artiste en quête de sa place, luttant pour se faire entendre par la société. La pièce explore avec finesse la perpétuelle dualité entre le monde des idées et la réalité concrète.
Présentée samedi soir, dans le cadre de la compétition officielle au 13e Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbés, la pièce inspirée du « chant des cygnes », une étude dramatique en un seul acte de l’écrivain, dramaturge russe, d’Anton Pavlovitch Tchekhov, relate l’histoire de « Amar Drahem, interprété par Fathnour Hamouche, campe un opportuniste sans scrupules, tirant avantage de toutes les opportunités lucratives, même au détriment de la détresse d’autrui.
L’histoire se déroule dans un théâtre où réside Louz, interprété par Kamel Kacimi, un poète et metteur en scène confronté à la marginalisation, à l’incompréhension et au manque de reconnaissance. Le récit explore le mal silencieux de l’ingratitude, un fardeau souvent plus lourd que la négligence ou la pauvreté. Dans sa vulnérabilité, Louz n’a pas les moyens de se procurer un logement décent. Il lutte ardemment pour concrétiser ses projets artistiques.
Pendant la période difficile de Louz, son frère El Bahri, directeur du théâtre joué par Mohamed Khelifi, lui refuse l’accès au théâtre pour passer la nuit au chaud. C’est à ce moment que le gardien du théâtre, incarné par Fethenour Hammouche, fait son entrée en scène pour venir en aide à Louz. Il lui permet secrètement l’accès aux loges du théâtre à condition que Louz rédige une lettre à sa bien-aimée, ou il lui exprime ses sentiments.
L’intrigue prend une tournure dramatique lorsque Wathiq, interprété par Chawki Benfliti, un jeune artiste en quête d’aide, se présente à Louz. Les échanges dynamiques et soutenus des comédiens ont brillamment rendu la densité du texte, occupant tous les recoins de la scène dans une trame exigeante, mêlant burlesque, psychodrame, comédie noire et vaudeville. La séquence inclut également une chorégraphie signée par le talentueux Slimane Habès, régulant une rixe entre les deux frères. Résumons cela.
La pièce rend hommage aux grands noms du théâtre algérien, tels que Azzeddine Medjoubi, Sonia, et M’hamed Benguettaf, à travers des extraits de leurs pièces intégrés dans le récit.
Cependant, la pièce souffre de quelques lacunes à l’instar des discours directs injustifiés. Cette lacune s’est aussi remarquée dans de nombreuses pièces présentées au festival.
Le titre de la pièce, « Naker lahsan », une version revisitée et améliorée d’un spectacle déjà monté en 2013, est tiré d’une qacida chaâbie écrite par le poète Mohamed Nadjar, dénonçant l’ingratitude amoureuse.
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