Festival de Cannes: Retour émouvant de Catherine Deneuve – Le Jeune Indépendant
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Culture

Festival de Cannes: Retour émouvant de Catherine Deneuve

Festival de Cannes: Retour émouvant de Catherine Deneuve

Dix-huit mois après son accident vasculaire, le retour de Catherine Deneuve, ovationnée, Sean Penn de nouveau en lice pour la Palme, Léa Seydoux peut-être privée de Cannes par le Covid… ce qui a marqué la cinquième journée du 74e Festival samedi.

Cannes a vécu samedi l’un de ses moments les plus attendus: le retour dans la lumière de Catherine Deneuve, dix-huit mois après un accident vasculaire et cinquante-sept ans après son baptême cannois pour Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, Palme d’or. « Je suis contente que Cannes et le cinéma aient pu reprendre comme avant. C’est émouvant pour moi…», a confié l’actrice visiblement émue, rayonnante dans une longue robe de velours noir. Le grand auditorium Lumière lui a réservé une longue ovation debout. Dans De son vivant d’Emmanuelle Bercot, l’actrice de 77 ans incarne la mère d’un trentenaire (Benoit Magimel) condamné par un cancer.

Sean Penn sans rancune, Léa Seydoux incertaine
Visiblement sans rancune, cinq ans après avoir été éreinté par la critique avec un film présenté à Cannes, Sean Penn est de retour sur la Croisette avec Flag Day, un film en lice pour la Palme d’or dans lequel il joue aux côtés de sa fille. L’histoire vraie d’un père braqueur de banques et de faussaires qui émerveille son enfant par son magnétisme. Bredouille jusqu’ici, Sean Penn concourt pour la troisième fois à la Palme d’or en tant que réalisateur.

Par ailleurs, la star française Léa Seydoux, l’une des plus attendues sur la Croisette avec quatre films dont trois en compétition, a été testée positive au Covid-19 et « attend des instructions de son médecin » pour savoir si elle pourra aller à Cannes. Testée il y a plusieurs jours mais vaccinée, l’actrice est « asymptomatique », selon un porte-parole. Elle est attendue notamment pour The French Dispatch de Wes Anderson.

Le réalisateur tchadien Mahamet-Saleh Haroun porte haut l’Afrique
Le Festival de Cannes est une messe annuelle du monde du cinéma qui a lieu en France durant 12 jours. Ayant démarré le 6 juillet dernier, elle prendra fin le 17 du même mois. Cette belle cérémonie récompense les meilleurs acteurs du cinéma. Et pour cette année, elle connaît la participation d’un film signé par l’un des talentueux réalisateurs du continent africain, le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun.

L’Afrique est connue comme étant le continent où l’emprise de tradition et de la religion sur la société est très forte. Aussi essayer d’y aborder un problème sociétal que d’aucuns voient comme une tradition plutôt qu’un problème, peut-il s’avérer dangereux.

Le danger, Mahamet-Saleh Haroun l’aime manifestement. En effet, ce courageux cinéaste africain a réalisé récemment un film qui aborde, non pas un, mais deux sujets tabous majeurs qui se rapportent à la société de son pays, le Tchad, mais aussi à celles de la plupart des pays du continent. Il s’agit de l’avortement et de l’excision. Le film est intitulé « Lingui, les liens sacrés ».

Tourné dans les rues de la capitale tchadienne, N’Djamena, celui-ci raconte l’histoire d’Amina, une mère célibataire qui découvre que sa fille de 15 ans, Maria, est enceinte. Mais le plus dur, c’est que cette grossesse que porte Maria est le fruit d’un viol, que l’adolescente ne veut pas garder. Dans un pays où l’avortement est considéré comme un crime par la religion et par la loi, la mère et sa fille enceinte vont très vite se retrouver dans une histoire très compliquée.

Le film peint le portrait de deux femmes seules, marginalisées et surveillées, qui tentent de survivre dans un milieu hostile où patriarcat et religion guident le quotidien de tout le monde. Seule lumière d’espoir, le « lingui », lien filial qu’elles vont tisser entre elles pour essayer de trouver une porte de sortie.

Mahamat-Saleh est un cinéaste progressiste et réformiste. En réalisant « Lingui, les liens sacrés », il montre qu’il fait partie de ces personnes qui désirent voir certaines choses changer en Afrique. La sortie de ce film a fait couler beaucoup d’encre et de salive au Tchad. Pour certains, il permettra à leurs compatriotes de porter un nouveau regard sur les questions de l’avortement et de l’excision. En revanche, pour d’autres, notamment les « gardiens de la tradition et de la religion », le film est un scandale, un affront pour la coutume et Allah qu’il ne faut, sous aucun prétexte, encourager.

En lice pour le Palme d’or au Festival de Cannes 2021, l’Afrique espère que cette nouvelle réalisation du cinéaste Mahamat Saleh Haroun sera sacrée. En attendant, toutes les organisations tchadiennes de défense des droits de la femme félicitent le cinéaste pour cette belle initiative.

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