Fespaco 2023: Deux films algériens primés – Le Jeune Indépendant
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Culture

Fespaco 2023: Deux films algériens primés

Fespaco 2023: Deux films algériens primés

Le documentaire « Gardien des mondes » de Leïla Chaibi et le long métrage « Soula » de Salah Issaad, ont été primé lors de la 28e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), le plus grand évènement de cinéma africain.

Leïla Chaibi qui a participé dans la catégorie Film documentaire long métrage, a décroché, samedi soir, l’Étalon de bronze. Son film « Gardien des mondes », raconte l’histoire de Hassan, qui du jour au lendemain décide de passer le restant de sa vie dans un cimetière. Et ce, pour veiller sur les absents et observer les présents. « Gardien des mondes » invite les spectateurs à jeter un coup d’œil au monde intérieur de Hassan. Mais aussi de s’interroger par rapport à la mort et de donner un sens à la vie.

D’une mère française et d’un père algérien, Leila Chaibi a suivi des études en cinéma en France. Elle compte aujourd’hui, à son actif, plusieurs réalisations. Dont, « La brûlure », son premier documentaire, réalisé en 2009, qui trace son histoire, mais qui raconte l’immigration. En 2026, Leila Chaibi réalise « Le verrou », avant d’entamer « Hassan le fou, le gardien des Mondes » qui lui a valu l’Étalon de bronze lors du FESPACO.

Elle s’est également distinguée lors de nombreux événements internationaux. Notamment, lors du Festival du Premier Film Documentaire Méditerranéen, à Tunis. Et au Festival du Film Arabe de Fameck au Val de Fensch, en France. Mais aussi lors du Festival International du Cinéma Méditérranéen de Montpellier, où elle a réussi à décrocher le prix Prix Ulysse Decipro, en 2022.

De son côté, le réalisateur Salah Issaad a ajouté un autre trophée à son étagère après avoir remporté le Prix du Meilleur Film 2023 au FESPACO pour son premier long métrage « Soula » portant son décompte de récompenses internationales à 13. Le film a été présenté dans la compétition Perspectives du FESPACO parmi 10 autres nominés.

Saoula, une histoire authentique et émouvante

Salah Issaad a déclaré sur sa page officielle : « Je suis ravi de partager avec vous une nouvelle incroyable. Mon film, Soula, vient de remporter le prix du meilleur et deuxième film au Fespaco au Burkina Faso. Cette récompense est une belle surprise, d’autant plus qu’elle coïncide avec la sortie du film ». Et d’ajouter : « Lorsque j’ai commencé à travailler sur Soula, je ne savais pas à quoi m’attendre. Inspiré par l’histoire de Soula Bahri, une jeune mère célibataire chassée du foyer familial, j’ai voulu créer un film qui raconte son histoire de façon authentique et émouvante ».

Le réalisateur se dit « tellement heureux que le travail acharné de toute l’équipe ait été récompensé par ce prix prestigieux ». À cette occasion il remercie l’équipe du Fespaco pour avoir sélectionné Soula pour leur festival, ainsi que le jury pour avoir décerné à son film le prix précieux. « C’est un honneur et un privilège de recevoir cette reconnaissance pour notre travail acharné et notre engagement à raconter des histoires authentiques, émouvantes et surtout sincères » a-t-il confié.

« Je suis fier de présenter cette histoire unique au monde entier, et j’espère que vous aurez tous l’opportunité de la découvrir et de la partager avec vos proches. Merci de votre soutien indéfectible » a-t-il fait savoir.

Le film suit le périple de Soula et sa petite fille, qui se retrouvent embarquées de voiture en voiture, cherchant refuge pour la nuit sur les routes algériennes. Au fil de leurs rencontres, ils vivent une aventure nocturne qui les mènera vers leur destin tragique.

Soula est une histoire complexe et émouvante. Le personnage de Soula est confronté à des choix difficiles tout au long du film, et le public est amené à réfléchir sur les décisions qu’elle prend.

Le cinéma tunisien Triomphe au Fespaco

Par ailleurs, le réalisateur tunisien Youssef Chebbi a décroché l’Étalon d’or de Yennenga de cette 28e édition, pour son film « Ashkal ». Alors que l’Étalon d’argent a été décerné à la Burkinabè Apolline Traoré pour son film « Sira », et l’Étalon de bronze est remporté par la Kényane Angela Wamai pour « Shimoni ». A noter que depuis sa création en 1969, aucune femme n’a remporté la récompense suprême de ce grand festival africain du cinéma.

La Tunisienne Dora Bouchoucha, présidente du jury de cette nouvelle édition, a salué une « rigueur extrême » et un « travail qui sort de l’ordinaire ». Elle a déclaré que l’Étalon d’or avait été remis à Youssef Chebbi à l’unanimité.

Dans ce polar qui se déroule dans les Jardins de Carthage à Tunis, un quartier abandonné après la chute du président Ben Ali en 2011, deux policiers mènent une enquête sur de mystérieuses immolations. « C’est une intrigue policière mais en fait ça parle du peuple tunisien », a expliqué Dora Bouchoucha.

Sélectionné à la quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en France, « Ashkal » a également remporté l’Antigone d’or, la plus haute récompense du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier en 2022.

Le prix a été remis à un représentant du réalisateur, absent, par le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, coiffé de son habituel béret rouge et vêtu d’un treillis.

Ashkal un film mystérieux et métaphorique dans la Tunisie d’aujourd’hui. Il raconte l’enquête menée par deux policiers après la découverte d’un corps calciné dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, un quartier de Tunis créé par l’ancien régime, mais dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution. Ce polar poétique fait le constat des dérives après le soulèvement de 2011.

Au total, 170 œuvres étaient en lice dans diverses catégories pour cette édition sur le thème « cinémas d’Afrique et culture de la paix ».

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