L’Algérie prend acte de la décision des BRICS
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, s’est entretenu avec la présidente de la Nouvelle banque de développement (NBD), Dilma Rousseff, jeudi à Johannesburg (Afrique du Sud), en marge des travaux du 15e Sommet des BRICS.
Les deux parties ont passé en revue le dossier de l’adhésion de l’Algérie à la NBD, la banque des BRICS, a indiqué un communiqué du ministère des Finances. Dilma Rousseff a exprimé sa « conviction quant à l’approbation de la demande d’adhésion lors de la prochaine session du Conseil des Gouverneurs de la banque, prévue en septembre prochain », est-il précisé de même source.
Les mesures pratiques relatives au processus d’adhésion ont été également discutées. La présidente de la NBD a affirmé que « tous les pays membres au Conseil des Gouverneurs ont affiché leur soutien à la candidature de l’Algérie ». L’Algérie, notons-le, a demandé officiellement, le mois de juillet dernier, à rejoindre la banque des BRICS avec une contribution de 1,5 milliard de dollars.
Par ailleurs, le ministre des Finances a affirmé, jeudi, dans son allocution lors du Sommet des BRICS auquel il a pris part en tant que représentant du président de la République, que l’Algérie a « pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du BRICS, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe dans une première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche », tout en soulignant que l’Algérie a été parmi les premiers pays à plaider pour un nouvel ordre économique mondial.
Le pays qui a entamé le chantier de réformes économiques devrait les poursuivre dans la perspective de rejoindre ce groupe à moyen terme. Les atouts de l’Algérie ont été mis en avant par le ministre des Finances. « Nous avons l’intime conviction que l’Algérie, avec son illustre histoire et ses multiples atouts dans divers domaines, ainsi que sa position géostratégique, propose pour sa démarche d’adhésion des avantages certains », a affirmé M. Faid, mettant en exergue la diversification de l’économie algérienne et sa croissance grâce à une jeunesse créative et à des ressources naturelles abondantes. « Autant de facteurs susceptibles de créer des opportunités de coopération fructueuse au sein du groupe », a indiqué le ministre, rappelant la position de l’Algérie relative au règlement des conflits. « En plus de ces atouts, l’attachement de l’Algérie à privilégier les solutions pacifiques des conflits, ainsi que sa conviction de l’impératif de faire prévaloir le principe du dialogue dans le règlement des crises, le respect du droit international et le soutien en faveur des causes justes, reflètent son engagement à instaurer la paix, la stabilité et la justice à l’échelle mondiale, en sus de renforcer la représentation de l’Afrique dans les discussions mondiales », a-t-il expliqué.
Il a réaffirmé la disposition du pays à œuvrer avec les BRICS pour établir un partenariat solide et permanent, conformément à une vision complémentaire qui consolide la coopération Sud-Sud et resserre les liens de fraternité entre les Etats membres, où le respect est le mot d’ordre régissant nos échanges.
Il a, par ailleurs, affirmé que l’Algérie avait été parmi les premiers pays à plaider pour un nouvel ordre économique mondial plus juste. « L’histoire témoigne que l’Algérie a été parmi les premiers pays à plaider pour l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial plus juste », a souligné le ministre, rappelant que l’Algérie « a affirmé, lors de la 4e assemblée du Mouvement des Non-Alignés (MNA) en Algérie en septembre 1973, que tous les moyens de contrôle de l’économie mondiale étaient sous l’emprise d’une minorité de pays avancés, appelant ainsi à un ordre mondial basé sur les principes de justice et d’équité ».
Faid a, ainsi, signalé que la vision des BRICS n’est que le prolongement de la vision défendue par l’Algérie depuis des décennies. « Les mutations effrénées que connait le monde aujourd’hui ont fait surgir un ensemble complexe de défis auxquels il est nécessaire de faire face, et d’opportunités qu’il importe d’exploiter de manière optimale », a déclaré Faid, ajoutant que « la mondialisation heureuse telle qu’elle a été qualifiée, est en déclin aujourd’hui ».
Le ministre a conclu en affirmant que le partenariat proposé par les pays du groupe « offre une alternative viable aux tensions et aux divisions qui caractérisent le monde d’aujourd’hui, ainsi qu’une opportunité de construire un ordre mondial juste et multipolaire basé sur le respect mutuel ».