FAF: Le jeu, un fauteuil, l’enjeu, l’image de l’Algérie

Des élections « pluralistes » (un plus un, pour ceux qui savent compte, ça fait toujours deux et donc plusieurs) comme on n’en a pas vu depuis plus de quatre mandats et sur près de deux décennies, un suspense qui n’en est pas un et entretenu par la seule grâce du « labo » faiseur de présidents et le supposé poids à l’heure du « choix » d’un Belmadi qui rappelle à tout le monde qu’il « ne joue pas à ce jeu » et un curieux, étrange air de déjà-vu.
Duel des plus incertains entre deux hommes qui se connaissent et ne doivent pas que s’apprécier disent les mauvaises langues. Vrai ou faux ? Cela n’importe pas plus que la lourde responsabilité, le lourd fardeau qui attendent l’« heureux » élu, l’héritage laissé par Amara n’étant pas une sinécure.
Qui de Serrar ou de Zefizef mettra d’accord l’AGE et réunira les suffrages autour de sa personne même si, et comme le veut la tradition en l’absence de confirmation officielle, celui qui sera ce soir le nouveau « patron » (le vrai ?) de la maison de verre de Dely Brahim, serait déjà choisi, même si l’on ne sait de quelle manche il sortira. Abracadabra.
On fera semblant de voter puis on fera (re)semblant, pour mieux faire avaler la pilule, de compter les voix avant que, dans l’unanimité douteuse, à l’écrasante majorité, on se lèvera pour confirmer, dans un tonnerre d’applaudissements (c’est une seconde nature), le fameux nom qui se chargera de nettoyer le bureau de son prédécesseur. De préférence en faisant table rase du legs de ce dernier.
En menant, entre autres (on n’appelle pas ça, pas vraiment, un règlement de comptes auquel rares seront les membres de l’ancienne équipe à survivre à l’opération de nettoyage) la chasse aux « Amaristes » comme il a su si bien le faire en effaçant les traces de Zetchi, lequel, sans états d’âme, sans regarder sur les points positifs et les acquis, a bien fait le « boulot » en usant et abusant de l’ « effaceur » pour tourner la page Raouraoua. Un Raouraoua donné, avant de se rétracter, pour super favori pour le rendez-vous d’aujourd’hui à l’occasion d’une AG Elective qui n’aura que rarement mérité la qualité.
Les paris sont ouverts. Où il s’agira, dans une sorte de tombola où les dés sont pipés, les jeux bel et bien faits, de miser sur un nom. Celui d’un vainqueur qui ne devra rien (c’est acquis, une évidence) à la sanction de l’urne car désigné en dehors de la salle qu’occupera un auguste conclave comptant généralement pour du beurre, le malheureux perdant, fait lièvre avec ou sans consentement, n’aura, une fois la partie terminée, que ce « plaisir » malsain d’animer une opposition sans poids.
Une sorte de force d’inertie empêchant toute manœuvre visant à réformer une discipline justement prise en otage par ses mauvais génies tapis, comme toujours, à l’ombre de leurs privilèges. Appréciant les coups bas et les luttes de clans. Dégâts assurés. Immenses.
Ce jeudi à partir de 10H00, dans la moiteur de la Salle des conférences du Stade du 05 juillet 1962 – Office du Complexe Olympique « Mohamed Boudiaf, tout l’état-major du port-roi, mettra le costume de circonstance, les « m’as-tu vu » de circonstance et multiplieront les bises bises que les caméras immortaliseront bien entendu. S’échangeront les « je t’aime moi non plus », avant les apartés où personne n’échappe aux langues fourchues prenant à témoin les médias pour dire et redire, sans convaincre personne, que rien ne marche.
Annoncer, avec la certitude des faiseurs de miracles, qu’il ne sortira rien de bon du prochain bureau, le président « élu » étant prévenu qu’il n’aura pas la tâche facile.
Jeudi soir, après le dépouillement et la proclamation du vainqueur, beaucoup diront (ça signifie grand-chose ?), en louant naturellement les qualités du nouvel arrivé qu’attend au demeurant une sacrée mission, qu’enfin, la Faf a pu organiser des élections « pluralistes » avec, sur la ligne de départ, deux concurrents, les « patrons » qui se sont succédé au poste (du moins sur les deux dernières décennies) n’offraient d’autres choix qu’une désignation par acclamations. Le pluralisme, ça fait du bien dit-on.
Reste à savoir qu’est-ce qu’il fera du douillet et tellement recherché fauteuil sur lequel il s’assiéra et quel sera son apport à la réforme des mentalités en cours et la remise sur rails d’une discipline qui n’a que trop souffert de ses dirigeants.
Reste enfin à se demander quel sera le poids (on demande à voir) d’un certain Belmadi qui, quoi qu’il dise et démente, est donné pour « décisif » dans le choix de l’homme « providentiel ». A-t-il une quelconque influence pour peser dans l’issue finale ? Des questions qui interpellent quant à la « foire » en cours. D’autant que c’est l’image de l’Algérie en jeu
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