Factures impayées : Sonelgaz évoque le recours aux coupures

Le recours aux coupures de l’alimentation en électricité n’est pas écarté par Sonelgaz pour recouvrer le montant des créances de l’entreprise, lesquelles avoisinent 180 milliards de dinars. Les abonnés ordinaires constituent la plus grande partie de ces créances estimées à 101 milliards de dinars. Un échéancier leur était proposé avant de passer à la coupure mais cette mesure a été suspendue en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.
L’entreprise, qui a cessé les opérations de recouvrement et a suspendu temporairement les coupures en raison de la crise sanitaire que traverse le pays, compte reprendre celles-ci car si la situation perdure, cela risque de causer un sérieux déséquilibre à la balance de l’entreprise. C’est ce qu’a indiqué Tahar Djouambi, directeur général des travaux et des services à la Sonalgaz. S’exprimant mercredi sur les ondes de la Chaîne 3, le responsable estime qu’« il est indispensable d’essayer de récupérer une bonne partie de ces créances le plus vite possible». Pour cela, un plan est mis en place par l’entreprise en fonction des catégories de clients. L’entreprise entend, en premier lieu, reprendre l’activité de recouvrement auprès des administrations publiques, des tertiaires (commerces, petite et moyenne industrie) pour finir avec les clients ordinaires. Pour la première catégorie, selon le responsable, c’est une question de temps, d’autant que les financements existent à leur niveau. «Le paiement prendra quelque jours mais ça va se régler», précise-t-il, signalant que les coupures ont été entamées par l’entreprise. Concernant les clients tertiaires, qui représentent 30% des créances, M. Djouambi affirme qu’un plan de communication est lancé et que l’entreprise va passer à l’action. Et ce sont ceux qui ont le plus de quittances impayées qui seront ciblés en premier. Pour cette catégorie, les coupures sont envisagées si jamais ils venaient à refuser de coopérer. S’agissant des clients ordinaires, qui constituent la plus grande partie et qui n’ont pas été sollicités pour les paiements de leurs factures depuis le début de la pandémie, M. Djouambi affirme qu’un plan de communication est aussi lancé et qu’un ensemble de mesures de facilitation et différents modes de paiement ont été mis en place. Sonelgaz compte donc intervenir par niveau de créance par abonné. «Nos systèmes peuvent nous donner la situation par volume de factures impayées par client», souligne le DG des travaux et des services à la Sonalgaz. Il ajoute que sur la base de ces informations, un échéancier sera instauré pour ceux qui ne sont pas en mesure de payer leurs factures. « On va se mettre d’accord sur la facture à payer de suite et sur l’échéancier de paiement», explique-t-il, invitant les abonnés à se présenter pour examiner leurs propositions, et ce le plus tôt possible. Cependant, l’intervenant met en garde les abonnés contre le non-respect de l’échéancier de paiement parce que, dans ce cas, la Sonalgaz sera obligée de passer à l’acte, soit la coupure de l’alimentation électrique.
Interrogé sur la nécessité de la révision de la tarification de l’électricité compte tenu de l’écart entre le coût de production et le prix à la consommation, il affirme que ce n’est pas à la Sonelgaz de décider. Celle-ci se doit simplement d’informer le régulateur chargé du dossier sur la question.
Par ailleurs, le responsable estime que l’espoir est dans l’exportation des services et du savoir-faire des filiales de Sonelgaz. L’exportation de l’excédent de l’électricité peut être aussi envisageable, notamment vers les pays voisins, souligne le responsable. Il affirme que cela dépend aussi des réseaux de ces pays, lesquels doivent mettre à niveau leur réseau de transport à même de permettre d’évacuer de grandes quantités d’énergie.
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