Face au cancer des patients s’en remettent aux soins par les plantes : Partie sans se soigner…
Le cancer. Un nom laid et dévastateur. Souvent il est annonciateur de la fin. En dépit de l’avancée de la médecine qui arrive aujourd’hui à guérir de nombreux types de la «maladie du siècle», beaucoup de patients tentent de trouver leur salut dans la médecine alternative.
Une sorte de bouée de sauvetage qui n’a parfois même pas l’effet d’un analgésique. Mais en même temps, la science a fini, elle aussi, par abdiquer devant les miracles de certaines plantes médicinales. En Algérie, cette voie est de plus en plus empruntée par les patients.
La maladie du siècle, le cancer, fait peur. Cause importante de la mortalité dans le monde entier et en Algérie aussi, la pathologie n’est pas toujours pris en charge comme il le faudrait. Pas seulement en raison de la défaillance des structure médicales mais à cause du recours de plus en plus fréquent chez les patients à la « médecine parallèle ». Les herboristes et les charlatans s’en frottent les mains.
Sofia, était désespérée. Sa sœur raconte que lorsque sa tumeur au sein a été dépistée, les médecins du service d’oncologie d’un hôpital d’Alger ont eu le regret de faire savoir à la famille que c’était déjà un peu tard et que des métastases avaient commencé à assombrir le pronostic.
Sofia a compris tout de suite. Son désespoir était immense, inconsolable. « Elle n’a pas accepté la thérapie médicale des praticiens qui ne croyaient pas, de toutes les façons à sa guérison » nous confie sa maman en larmes.
Les plantes de l’illusion
En pleurs parce que Sofia est partie. Moins de six mois pour quitter le bas monde et s’envoler dans l’au-delà. La souffrante s’en était remis aux pouvoirs des plantes. Un pouvoir manifestement sur évalué. « Sofia a dépensé tout son argent dans l’achat de ces végétaux de toutes sortes. Elle a fini par connaître la plupart des vendeurs spécialisés d’Alger et de ses environs. Elle suppliait ses neveux d’aller chercher la nouvelle plante vertueuse dont quelques visiteuses lui parlaient ».
Un jour, sans avertir son mari pour lequel elle avait pourtant beaucoup de respect, elle loua les services d’un taxi et se rendit avec une voisine qui lui tînt la main, elle avait maigri et était très affaiblie, jusqu’au pied du mont Chenoua, dans la wilaya de Tipaza. A la recherche d’un arbuste miraculeux dont elle ne connaissait pas le nom. Elle rentra bredouille et s’éteignit un mois après.
Contre le désespoir
Docteur S. Mohamed Amokrane, qui compte des années d’expérience au service d’oncologie, n’ignorait pas les orientations thérapeutiques de sa patiente. « Elle ne venait plus en consultation et nous reprogrammions, en vain, ses séances de chimiothérapie. La psychologue du service a bien essayé de l’appeler et de la convaincre de revenir se soigner mais… »
Le spécialiste revient alors sur la très grande souffrance psychique des cancéreux et sur le respect de leur choix qui s’impose au praticien. « Sofia ne voulait pas du sursis médical. Elle a préféré consommer des herbes et s’en remettre aux guérisseurs, selon ce que m’ont expliqué ses proches. » Haussant les épaules en baissant les yeux, le professeur de médecine referme le dossier de la défunte patiente.
« Ce qui est dommage, c’est que le cancer se soigne de mieux en mieux et que beaucoup n’en meurent pas comme on se l’imagine d’une manière très pessimiste. Il nous faudra davantage expliquer aux malades que l’espoir n’est pas fini. Pour qu’ils continuent à faire confiance en la médecine moderne » conclut le docteur.