Exposition design à Alger : « Relaxation »
Dans l’exposition Design au Palais, sept artistes présentent leurs œuvres originales et inédites de mobilier, au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger, jusqu’au samedi 20 décembre.
Réunis autour de la commissaire Leïla Mammeri, elle-même exposante, les designers algériens – tous issus des Beaux-arts – se sont attelés à présenter, chacun d’eux, leurs œuvres respectives.
Accueillie par le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria et soutenue par le sponsoring de deux entreprises, l’exposition Design au Palais relève de la volonté à mettre en valeur une vision. Cette dernière serait utile au commun du citoyen si l’industrie l’adoptait pour la mettre en fabrication. La réalisation de chaque pièce est motivée par la résolution de l’exposant à transcrire son imagination et sa réflexion. En parcourant la salle, nous pouvons aisément affirmer que les objets découverts pourraient meubler un salon ou un séjour, en particulier.
Le Siège de repos cascade (190x60x70cm) de Hamida Benmansour s’apparente à une chaise longue qui servirait aussi en extérieur à l’ombre d’un arbre. Il est accompagné d’une table basse, ronde en deux modèles. L’une est teintée en vert et couverte d’un verre, l’autre est blanche et pansée en parties, donnant un aspect vieillot. Quant à la forme, elle rappelle celle d’un arbre avec ses branches.
Le Luminaire silhouette (40x40x200 en fer pastille de verre) de Abdelhalim Hamiane éclaire agréablement l’intérieur en asseyant une ambiance conviviale. Son frère Samir rajoutera un luminaire Quinké (150x47cm) et un Coffre en bois décoré de céramique dans sa face. Le fauteuil Kalam (117x76x65) de Reda Selmi attire de loin par la couleur rouge de son cuir. Rond et muni d’un repose-tête, il vous invite à la méditation en sirotant votre boisson préférée, posée sur la table basse (37x76x120cm en corian) Mataria de Jamel Matari.
Ce designer a baptisé ainsi son œuvre pour rendre hommage à sa mère. Noire et conçue avec des courbes fluides et des linéaires, elle se placerait aussi dans une salle d’attente, une réception d’hôtel. Leïla Mammeri propose, elle aussi, du rangement avec son Amlili (160x110x50).
Un meuble à la symbolique amazighe et doté d’un tiroir (caisson en plexiglas) favorisant la transparence. Des livres et/ou des bibelots, sinon une veilleuse pourraient y être posées. Et devant cet objet, son auteure a placé une chaise major d’homme. Carrée, éclairée, elle sert aussi de coffre et de porte manteau.
L’autre meuble de la même designer est aussi un coffre carré, dont chaque côté est en verre. Quant à Mouna Benmansour, elle sort du salon pour nous plonger dans l’univers de l’enfance. Elle y installe un Siège baby desk (88x50x78cm).
Du bois moulé, couvert de mousse et de textile aux couleurs grise et rouge. L’enfant s’y asseoit confortablement, bénéficiant aussi d’une poche arrière pour ses outils de travail (feuilles, cahiers…). Pour se détendre, il mettra à profit la dimension balance tout en épiant les lieux. Pour la commissaire de cette modeste exposition, mais attrayante, il est question d’un design local qu’il faudrait « encourager au lieu d’importer des meubles ». D’autant que les œuvres exposées sont inspirées de la tradition, de l’identité nationale et du patrimoine.
La problématique de sa fabrication à grande échelle demeure posée, alors que le designer présente « des produits fonctionnels faits avec des matériaux locaux ». Il y a pourtant « des entreprises, des usines, le désir de vouloir avoir une production algérienne ». Pour Leïla Mammeri, le souhait est de « travailler en étroite collaboration avec des industriels, afin que le prototype soit façonné en milieu industriel ». Un artisan peut manuellement confectionner une de ces pièces. Pourquoi un industriel n’en ferait-il pas des moules ?