Explosion de Nord Stream 2: Un député polonais remercie les Etats-Unis

Alors que le Kremlin juge «absurde» la théorie selon laquelle Moscou saboterait son propre gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries., l’ancien ministre polonais des Affaires étrangères Radek Sikorski a pour sa part remercié les Etats-Unis pour l’explosion du gazoduc sous-marin Nord-Stream 2.
Tour à tour, les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l’Allemagne, ont connu plusieurs fuites les 26 et 27 septembre pour une raison non-identifiée pour l’heure.
Alors que toutes les hypothèses sont à l’étude, Radek Sikorski, ancien ministre polonais des Affaires étrangères et député européen, a tout bonnement remercié… les Etats-Unis pour avoir saboté le gazoduc.
«Merci, les Etats-Unis», a-t-il ainsi écrit dans un message publié le 27 septembre sur Twitter accompagné d’une image aérienne de l’incident.
Thank you, USA. pic.twitter.com/nALlYQ1Crb
— Radek Sikorski MEP (@radeksikorski) September 27, 2022
Si ce message ne tient évidemment pas lieu de revendication, ce commentaire a provoqué l’ire de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
«L’ex-ministre des Affaires étrangères polonais, aujourd’hui député européen, Radek Sikorski, a remercié les Etats-Unis […] pour l’incident survenu aujourd’hui sur le gazoduc russe (Nord Stream 2).
S’agit-il d’une déclaration officielle sur le fait qu’il s’agit d’une attaque terroriste ?» s’est-elle interrogée sur son compte Telegram le même jour. La longue opposition de Washington à Nord Stream Réagissant à l’apparition des fuites sur ces infrastructures cruciales pour la livraison de gaz russe, les Etats-Unis avaient affirmé ne pas vouloir «spéculer» sur les causes de l’incident et affirmé vouloir soutenir leurs alliés européens en matière de sécurité énergétique. «Cela illustre l’importance de nos efforts conjoints pour trouver des approvisionnements de gaz alternatifs pour l’Europe», avait ainsi commenté un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Si la Russie envahit les frontières de l’Ukraine alors, il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin. Au-delà de cette position officielle, les Etats-Unis disposent d’un historique d’opposition frontale à ce projet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne.
Je penche plutôt vers les USA pour le sabotage de #nordstream2
– en réponse aux référendums
– ils avaient annoncé que #Nordstream2 ne verrait pas le jour si la Russie envahit l’Ukraine
– ils se battent depuis + de 40 ans contre les pipelines Russie-Europehttps://t.co/yEI2nZ3whf— Nicolas Meilhan (@NicolasMeilhan) September 28, 2022
Outre les incessantes pressions pour que Nord Stream ne puisse jamais voir le jour, le 7 février dernier lors d’une conférence de pression conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden n’avait ainsi pas hésité à employer le registre de la menace en cas d’«invasion» de l’Ukraine par la Russie. Dans cet extrait qui a dernièrement refait surface sur les réseaux sociaux au vu de l’actualité, le dirigeant étasunien soulignait ainsi : «Si la Russie envahit les frontières de l’Ukraine alors, il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin.» Répondant ensuite à la question de la journaliste qui demandait comment les Etats-Unis comptaient faire sachant que le projet est sous contrôle de l’Allemagne, le président américain affirmait de façon énigmatique : «Je vous promets qu’on pourra le faire.» Moscou juge «absurde» l’hypothèse d’un auto-sabotage Du côté de Moscou et des chancelleries occidentales, on n’exclut aucune hypothèse.
Interrogé sur la possibilité d’un acte de sabotage – d’où qu’il vienne – le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait répondu le 27 septembre : «Il est évident qu’il y a une sorte de panne […], mais il est impossible d’exclure quoi que ce soit avant que les résultats [de l’enquête] ne soient disponibles.»
Et de souligner que le fonctionnement de Nord Stream 1 était une question de «sécurité énergétique du continent [européen] tout entier». Evoquant à nouveau le sujet le lendemain en conférence de presse, Dmitri Peskov a qualifié d’«absurde» la théorie défendue par certains attribuant à Moscou le sabotage de ses propres infrastructures.
Jugeant celle-ci «prévisible» mais non moins «stupide», le porte-parole a souligné que les fuites étaient «problématiques» pour la Russie elle-même, ajoutant : «Les deux tubes sont remplis de gaz (russe) prêt à être pompé, et ce gaz coûte très cher. Maintenant, ce gaz est en train de s’échapper.» Cette déclaration intervenait après que le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak avait évoqué, sans toutefois s’embarrasser de preuves, «une attaque terroriste planifiée» par Moscou.
Au sujet des différentes hypothèses sur la table, Dmitri Peskov a encore commenté : «Y avons-nous un intérêt ? Non, nous n’en avons aucun. Nous avons perdu des itinéraires d’acheminement du gaz vers l’Europe. L’Europe y est-elle intéressée, notamment l’Allemagne, moteur de l’économie européenne ? Non. Ils se trouvent également dans une situation très difficile aujourd’hui. Non seulement ils paient maintenant leurs décisions à courte vue au prix fort, je parle là de ces sanctions effrénées. Mais ils sont aussi maintenant dans une situation extrêmement difficile, en termes du développement global futur de leur industrie, de sa rentabilité et de sa compétitivité. Par conséquent, de nombreuses questions se posent.»
Le parquet général russe a annoncé, mercredi soir, que, « sur la base d’éléments [qu’il a] envoyés [à] l’organe d’investigation du FSB [les services de sécurité russes], [ce dernier] avait ouvert une enquête criminelle [pour] “acte de terrorisme international” » à propos du sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique.
« La Fédération de Russie a subi un grave préjudice économique du fait de ces actes », ajoute le parquet.
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