Examen de la fin du primaire: Les parents d’élèves interpellent Tebboune
L’annulation de l’examen de fin du cycle primaire et son remplacement par un test d’évaluation des acquis ne semblent pas changer grand-chose. Cet examen qui se déroulera sur une vingtaine de jours, risque d’être une source de pression et de stress pour les élèves et leurs parents. C’est du moins ce qu’a affirmé l’organisation nationale des parents d’élèves (ONPE) qui appellent le Président de la République à intervenir pour «l’intérêt des élèves».
Programmé au cours du mois de mai prochain, cet examen, dont les résultats ne seront pas comptabilisés dans les moyennes de passage au cycle moyen, vise principalement à diagnostiquer les lacunes chez les élèves en vue d’y remédier. Les élèves doivent obligatoirement passer cette épreuve, sachant que l’absence de chaque écolier implique son exclusion, peu importe sa moyenne annuelle d’évaluation continue.
Les inscriptions à cet examen ont débuté, ce dimanche, sur la plateforme numérique du ministère de l’éducation, et devront s’étaler jusqu’au 23 février. Ce sont les directeurs des établissements d’enseignement qui se chargeront de cette tâche.
Au moment où les préparatifs à cet examen alternatif vont bon train, l’organisation nationale des parents d’élèves relève des contradictions et remet en cause les modalités adoptées par le ministère de l’Education relative à l’évaluation des acquis des élèves de la cinquième année.
L’ONPE a dénoncé, à travers un communiqué rendu public via sa page officielle Facebook, l’absence de concertation avec les professionnels du secteur, les enseignants et les parents d’élèves sur des questions à caractère pédagogique. Ils ont également contesté le traitement « superficiel » des questions de fond, telle l’évaluation continue.
Pour l’organisation des parents d’élèves, supprimer un examen d’une journée et le remplacer par un examen d’évaluation des acquis qui comprend toutes les matières et qui dure plus de 20 jours est « inadmissible ». Elle a rappelé, toutefois, que, l’examen de la cinquième a été annulé pour son « inutilité pédagogique » et aussi en raison de la pression que subissent les enfants. « Cet examen a été remplacé par un autre qui soumet les élèves à un examen de plus de 20 jours, exposant ainsi les élèves et leurs parents à la pression », a estimé l’ONPE.
Raison pour laquelle, les parents d’élèves réclament l’intervention des hautes autorités pour revoir ces questions d’évaluation sur la base d’une analyse scientifique et par les professionnels du terrain. Pour l’ONPE, l’éducation est un processus délicat qui nécessite une enquête loin de la prise de décisions sans fondement scientifique et une dimension pédagogique.
L’organisation s’est interrogée sur l’intérêt de programmer un examen d’évaluation des acquis des élèves, alors que l’évaluation continue se fait durant toute l’année.
Cette organisation a indiqué que l’organisation de cet examen est une infraction à la loi d’orientation de l’éducation de 2008, dont l’article 49 stipule que « la fin de la scolarité dans l’enseignement primaire est sanctionné par un examen final ouvrant droit à la délivrance d’une attestation de succès ».
L’ONPE reproche au ministère de l’Education de tirer cet examen de l’expérience française, « sans l’adapter ou prendre en considération les spécificités de l’école algérienne ». Cet examen, poursuit la même organisation, ne concrétisera pas la qualité de l’école algérienne.
Pour le représentant des parents d’élèves, l’école algérienne a besoin d’une « restructuration profonde », surtout que les décisions du Conseil des ministres tenu le 19 juin 2022 sont considérées comme un saut qualitatif, notamment si les responsables du secteur concrétisent les instructions du Président.
Il convient de rappeler, que le ministère de l’Education nationale a décidé de supprimer définitivement l’examen de 5e, après une étude approfondie, qui a démontré l’inutilité pédagogique de cet examen au vu de la pression psychologique que subissent les élèves durant les épreuves de fin d’année.
Le ministre Belabed a estimé qu’il s’agissait d’un « examen sans intérêt qui infligeait beaucoup de stress aux écoliers », ajoutant qu’il ne reflétait guère le niveau de connaissance des élèves. L’objectif d’instaurer l’examen d’évaluation des acquis, avait expliqué le ministre, étant de cibler les compétences et les lacunes des élèves dans chaque matière durant leur parcours au cycle primaire.
Le ministre avait insisté, dans une instruction, sur l’obligation pour chaque élève de 5e année primaire, de passer l’examen d’évaluation des acquis du cycle primaire, soulignant que la non-participation de l’élève à cet examen le privera du passage au collège, quelle que soit sa moyenne annuelle dans l’évaluation continue.
Cependant, le passage en première année moyenne est calculé uniquement sur la base de la moyenne annuelle de l’évaluation continue, les résultats de l’examen d’évaluation des acquis ne seront pas comptabilisés dans l’admission de l’élève au moyen. La période des évaluations a été fixée entre le 30 avril et le 5 mai prochains. Les élèves seront évalués dans les huit matières enseignées en 5è année primaire, à raison de 45 minutes par matière.
Le dessin, la musique et l’éducation sportive ne sont pas intégrés dans ce processus d’évaluation.