Examen d’évaluation de la 5e : Le SATEF exige son annulation
L’examen d’évaluation des acquis des élèves de 5è année mis en place en remplacement de l’examen de fin de cycle primaire, continue de susciter de l’inquiétude auprès de la famille éducative. Après les parents d’élèves qui ont relevé des contradictions, c’est au tour du SATEF qui exige carrément son annulation.
Depuis que le ministère de l’éducation nationale avait annoncé les modalités et procédures réglementaires de cet examen, plusieurs syndicats et organisations de parents d’élèves sont montés au créneau pour réclamer de le revoir ou carrément l’annuler.
En effet, ce test qui vise en principe à diagnostiquer les lacunes chez les élèves en vue d’y remédier, revêt d’un caractère obligatoire, sachant que l’absence de chaque écolier implique son exclusion, peu importe sa moyenne annuelle d’évaluation continue. C’est l’une des caractéristiques qui ont suscité la colère du partenaire sociale.
Cet examen, selon le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation der de la formation (SATEF), M. Boualem Amoura, se déroulera sur une vingtaine de jours, sera une source de pression et de stress pour les élèves et leurs parents. II reproche aux responsables du secteur de remplacer l’ancien examen par un autre qui «impactera négativement» les élèves sur le plan psychologique.
Contacté par le Jeune Indépendant, le syndicaliste a qualifié cette évaluation d’ « anti-pédagogique et irréfléchie », s’interrogeant sur l’objectif pédagogique de cette évaluation, alors que, dit-t-il, les élèves sont soumis à chaque fin de trimestre à une composition. « Le comble est que cette évaluation ne comptera pas pour le passage au collège mais elle est obligatoire ! », s’est-t-il étonné.
Amoura regrette le fait que les responsables du secteur aient recours au « bricolage », au lieu d’aller vers une refonte radicale du système éducatif algérien. « C’est le niveau de l’école algérienne qui prend, encore, un coup dur », s’est-t-il indigné.
Pour M. Amoura cet examen doit être « annulé », car il constitue une barrière et un obstacle, car l’élève sera privé de son droit de passer au cycle moyen s’il ne se présente pas à l’une des épreuves alors que les résultats ne seront pas comptabilisés dans les moyennes de passage au cycle moyen. « La moyenne de passage est calculée uniquement sur la base de la moyenne annuelle de l’évaluation continue et les moyennes des compositions des trois trimestres.
L’organisation nationale des parents d’élèves (ONPE) a interpellé, pour sa part, le président de la République, Abdelmadjid Tebounne, pour intervenir dans «l’intérêt des élèves», en rappelant que l’ancien examen de fin de cycle primaire a été annulé pour son «inutilité pédagogique» et aussi en raison de la pression que subissent les candidats. Nonobstant, il a été remplacé par un autre qui soumet les élèves à un examen de plus de 20 jours, regrette l’Onpe.
L’ONPE relève des contradictions et remet en cause les modalités adoptées par le ministère de l’Education relative à cet examen. Elle a dénoncé, également, l’absence de concertation avec les professionnels du secteur, les enseignants et les parents d’élèves sur des questions à caractère pédagogique. Ils ont également contesté le traitement « superficiel » des questions de fond, telle l’évaluation continue.
Il convient de rappeler, que le ministère de l’Education nationale a décidé de supprimer définitivement l’examen de 5è, après une étude approfondie, qui a démontré l’inutilité pédagogique de cet examen au vu de la pression psychologique que subissent les élèves durant les épreuves de fin d’année.
Le ministre Belabed a estimé qu’il s’agissait d’un « examen sans intérêt qui infligeait beaucoup de stress aux écoliers », ajoutant qu’il ne reflétait guère le niveau de connaissance des élèves. L’objectif d’instaurer l’examen d’évaluation des acquis, avait expliqué le ministre, étant de cibler les compétences et les lacunes des élèves dans chaque matière durant leur parcours au cycle primaire.
Le ministre avait insisté, dans une instruction, sur l’obligation pour chaque élève de 5e année primaire, de passer l’examen d’évaluation des acquis du cycle primaire, soulignant que la non-participation de l’élève à cet examen le privera du passage au collège, quelle que soit sa moyenne annuelle dans l’évaluation continue.
Cependant, le passage en première année moyenne est calculé uniquement sur la base de la moyenne annuelle de l’évaluation continue, les résultats de l’examen d’évaluation des acquis ne seront pas comptabilisés dans l’admission de l’élève au moyen. La période des évaluations a été fixée entre le 30 avril et le 5 mai prochains. Les élèves seront évalués dans les huit matières enseignées en 5è année primaire, à raison de 45 minutes par matière.
Le dessin, la musique et l’éducation sportive ne sont pas intégrés dans ce processus d’évaluation.