Evocation : Aldjia Benallègue, première pédiatre algérienne

Dans les nombreux hommages rendus aux personnalités qui ont marqué la scène culturelle et scientifique, il n’est souvent cité que la participation des hommes et dans une moindre mesure celles des femmes qui ont pris part à la révolution armée contre l’occupant français, une omission qui pénalise l’image de celles qui se sont aussi illustrées dans leur domaine et de celles qui ont œuvré sur le front du savoir et de la connaissance.
Si la mémoire n’a retenu que des noms d’hommes dont l’érudition a forcé la reconnaissance de leurs homologues, à l’image de celle du professeur Mohamed Bencheneb, né en 1869 à Médéa et décédé en 1929 à Alger, considéré comme le premier docteur algérien, il n’est cependant pas le cas d’une autre personne à laquelle il n’a pas été donné de visibilité. Il s’agit d’une femme aussi illustre qui a marqué son époque dans l’espace public et scientifique, en l’occurrence madame Aldjia Noureddine Benallègue.
Les raisons qui sont à l’origine de cette omission du nom de cette dame née à Médéa en 1919, auréolée du titre de 1è femme diplômée en médecine et 1è femme professeure de médecine en Algérie, sont imputées essentiellement à l’absence d’information sur le parcours universitaire et professionnel d’une dame qui s’est aussi beaucoup investie dans le travail au sein des structures pédiatriques de santé publique après l’indépendance du pays.
En effet, Madame Aldjia Noureddine Benallègue fait partie de ces femmes qui sortent du lot eu égard à sa contribution à l’émergence de la Société algérienne de pédiatrie en 1947 dont elle a été membre-fondateur, elle a été élue le 20 avril 1982 en qualité de membre correspondant de la prestigieuse Académie nationale de médecine française et comme 1ère femme du Maghreb et de toute l’Afrique à avoir eu cette qualité honorifique.
Comment ne pas évoquer le nom de Aldjia Noureddine Benallègue qui a fait une carrière brillante et qui a marqué de son sceau le domaine de la pédiatrie et ouvré toute sa vie dans le secteur de la santé publique, honorant son pays et au-delà tout le continent africain.
Pour rappel, elle devient professeure agrégée de médecine pédiatrique en 1962 et occupe le poste de chef du service pédiatrie de l’hôpital Parnet, aujourd’hui Nafissa Hamoud, où elle passera toute sa carrière.
Après le décès de son mari, elle s’installe à Tartous en Syrie où vivait sa fille et c’est dans cette ville lointaine qu’elle s’est éteinte le 31 décembre 2015 et où elle a été inhumée sans qu’il soit songé à lui rendre hommage par les autorités du pays.
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