Éventuel accord ciblant les énergies fossiles à la COP 28: L’OPEP fait barrage

Alors que certains pays veulent acter la fin de l’utilisation des énergies fossiles, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) veut peser de tout son poids et faire barrage aux appels à sortir des énergies fossiles.
Dans une lettre adressée à ses pays membres, l’Organisation a demandé de « rejeter pro-activement » tout accord ciblant les énergies fossiles. Une campagne aux motivations politiques est évoquée par l’OPEP.
L’avenir des énergies fossiles est au centre des débats et des négociations de la Conférence sur les changements climatiques, COP 28, qu’abrite depuis le 30 novembre la capitale des Emirats arabes unis, Dubaï.
Si des appels ont été lancés, ici et là, quant à la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5° C, les pays producteurs et exportateurs de pétrole ne sont pas d’accord et le font bien savoir. Et c’est le Sultan Al-Jaber, président de la COP 28 et patron de la compagnie pétrolière Adnoc, qui a réfuté tout discours alarmiste affirmant qu’aucun scénario ne dit que la sortie des énergies fossiles permettra de limiter le réchauffement à 1,5° C.
« Je ne souscrirai en aucun cas à des discussions alarmistes. Aucune étude scientifique, aucun scénario ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5 °C. (…) Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes », a-t-il dit. Al-Jaber, qui s’est expliqué devant les médias le 4 décembre sur la controverse provoquée par la publication d’une vidéo par le quotidien britannique The Guardian, avait brandi sa formation d’ingénieur. « La science a guidé ma vie. C’est un fait.
La science dit que nous devons atteindre zéro émission nette d’ici à 2050, et que nous devons réduire les émissions de 43 % d’ici à 2030, et qui est de réduire 22 tonnes, celle dont je viens de parler, pour que nous puissions conserver 1,5° C à la portée », a-t-il dit en réponse aux accusations de « déni climatique ».
Les énergies fossiles ont toujours de l’avenir pour les producteurs de ces énergies. Et c’est l’approche défendue par l’’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui a décidé d’entrer en scène à quelques jours de la clôture de cette conférence, le 12 décembre, et d’imposer son « veto ».
Dans une lettre adressée aux 13 membres de l’organisation, dont l’Irak, l’Iran, les Emirats arabes unis, ainsi qu’aux pays associés, à l’instar du Mexique, de l’Azerbaïdjan, de la Russie ou de la Malaisie, vendredi dernier, le secrétaire général de l’OPEP a demandé de « rejeter pro-activement » tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques à la COP28 de Dubaï.
« Bien que les pays membres et leurs associés prennent au sérieux le changement climatique, il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l’avenir de nos peuples », a souligné le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al-Ghais.
Ce « mot d’ordre » de l’OPEP n’est pas passé inaperçu. Il a créé la controverse de plusieurs pays, partisans de la sortie des énergies fossiles, lesquels d’ailleurs n’ont pas tardé à exprimer leur colère. C’est le cas de la ministre espagnole de la Transition écologique, laquelle a critiqué la position de l’OPEP, et de la ministre française de la Transition énergétique qui s’est dite « stupéfaite » et « en colère ».
Il faut dire que les experts en énergies sont unanimes quant aux besoins en énergies fossiles, notamment le gaz, pour les années à venir. Selon eux, le gaz naturel a de l’avenir car, sans lui, il n’y aura pas de transition énergétique.
Néanmoins, l’utilisation du gaz doit se faire parallèlement avec le respect du climat, et ce en éliminant tout ce qui nuit au climat en provenance des sources d’énergie fossile. Il faut donc capter le CO2, le stocker dans le sous-sol, et essayer d’émettre le moins possible de gaz à effet de serre en recourant à l’utilisation des nouvelles technologies, préconisent les spécialistes, qui signalent la nécessité de développer les énergies renouvelables.
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