Evenements de Ghardaia: Sellal mesure l’étendue du problème
Est-ce que les citoyens doivent manifester à l’avenir pour dénoncer le silence sur ce qui se passe à Ghardaïa ? L’opposition et la société civile n’ont pas manqué pourtant d’exiger une enquête in situ.
«Cette politique du pire trouve, également, sa déclinaison pratique dans l’exacerbation de la situation dans la vallée du M’Zab par la provocation, la répression, la manipulation des crispations identitaires et communautaires, l’instrumentalisation de la justice et la consécration de l’impunité qui font que des populations entières soient livrées à elles-mêmes», indique le président du RCD, Mohcine Bellabès.
Le RCD n’hésite pas à parler de «tragédie» en décrivant les événements sanglants qui agitent cette région autrefois si paisible et si accueillante. Cela, analyse encore le RCD, est dû au déphasage qui existe entre la société et l’État mais aussi à l’échec de ce qui est qualifié dans le texte d’»échec du monolithisme institutionnel et culturel imposé au pluralisme de la société».
Pour le RCD, la situation chez les Mozabites, toute proportion gardée, trouve son parallèle en Kabylie, livrée «aux groupes mafieux après le printemps noir de 2001 qui a fait fuir de la région l’essentiel des investisseurs dans le sillage de l’assassinat, resté à ce jour impuni, de 126 jeunes». Le RCD ne se fait point d’illusion sur le plan du gouvernement pour Ghardaïa.
«C’est une duperie supplémentaire» dès lors qu’il écarte les vrais acteurs de la crise au profit des clientèles traditionnelles», dit-il. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en visite samedi à Constantine, a été justement interpellé sur cette épineuse question. Et que dit-il ? Ce que disent exactement l’opposition et les vrais représentants de la ville depuis maintenant plus d’une année. Sellal est rattrapé par la situation qui prévaut à Ghardaïa.
Pour lui, le problème dépasse aujourd’hui la dimension sécuritaire : «Il y a de la haine entre les deux parties», a-t-il reconnu. Mais pas que ça ! Selon lui, il y a aussi l’impact négatif de la mafia qui s’est installée au fil des années dans cette région en y introduisant des pratiques totalement étrangères aux coutumes locales. Il cite, entre autre, le banditisme, la prostitution, mais surtout la drogue. Sellal mesure aujourd’hui l’étendue du problème.
Pour autant, il fait appel à la sagesse de deux communautés «à ne pas jeter de l’huile sur le feu et à cesser les agissements néfastes».
Puis de souligner en pesant ses mots que «l’Algérie et une et indivisible». Il précisera au passage que dans le cadre du nouveau plan sécuritaire, des caméras de surveillance sont en train d’être installées et que l’opération est bien avancée.