Entre les hantises de Belaid et les espoirs de Ghoul

La hantise de la fraude revient dans les discours des chefs de parti cette dernière semaine de campagne électorale. Cette question, soulevée lors de tous les scrutins passés n’a, pour l’instant, pas disparu du vocabulaire de la majorité des partis de l’opposition malgré la création de la Haute instance de surveillance des élections (HIISE).
Le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid, a indiqué depuis Guelma que se rendre massivement aux urnes lors des prochaines élections locales, « constitue l’unique moyen de contrer toute forme de fraude ».
Belaid a affirmé, que de « nombreux Algériens boudent les urnes au motif que les élections sont entachées de fraude », considérant que si, au contraire, ils allaient tous voter, « ils ne laisseraient aucune alternative à ceux qui tenteraient de recourir à la fraude ».
Le président du Front El Moustakbel a évoqué une « responsabilité collective », assurant que « le peuple est capable de contribuer à changer les pratiques déloyales ayant lieu au cours du processus électoral », estimant qu’il « ne faut pas se contenter uniquement de voter, mais de surveiller aussi l’opération de dépouillement et veiller à ce que chaque voix soit attribuée à son destinataire ».
Belaid a appelé, à cette occasion, le personnel affecté aux bureaux et centres de vote à « ne pas toucher aux procès-verbaux de dépouillement », précisant que le personnel administratif et autres cadres et enseignants « doivent mesurer que la falsification des procès-verbaux ne représente pas uniquement une atteinte à un parti ou une liste électorale, mais surtout une confiscation de la volonté du peuple ».
Il a rappelé, en outre, que le Front El Moustakbel continuera à militer en faveur de la « moralisation de l’action politique » et à lutter contre les différentes formes de déviation dans la vie politique, dont la violence, dans les discours qui répandent la peur et le désespoir dans la société.
Emboîtant le pas à Belaid Abdelaziz, le SG du FLN Djamel Ould Abbes a appelé les partisans et les sympathisants du parti « à aller en force » aux urnes le jour du scrutin, soulignant l’impératif de « surveiller les urnes pour protéger les voix du parti de toute manipulation ».
président de TAJ, Amar Ghoul, a appelé, à partir d’El Bayadh, « à la moralisation de l’activité politique » et à « l’élévation du niveau » du discours politique.
Ghoul a insisté sur la nécessité de « présenter un programme constructif » et d’adopter un discours responsable au lieu d’un « échange stérile ».
Loin de ces contraintes, le chef du RCD continue de sillonner la région de Bejaia après celles de Tizi-Ouzou et Alger. Aussi bien à Souk-el-Tenine, Aokas, Tichy qu’à Béjaïa, le leader du RCD a développé sa vision des choses en matière de gestion des collectivités locales, rappelant la nécessité de « conquérir ou de reconquérir toutes les prérogatives de l’élu », tenu, dira-t-il, « non seulement d’apporter des réponses concrètes aux problèmes immédiats des citoyens, mais également de prévoir et d’anticiper ses besoins futurs », dit-il.
Selon lui, l’accroissement des populations et leurs exigences en matière de développement socioéconomique « est une variable qu’il va falloir prendre en compte en permanence », notamment en termes de projections d’avenir.
A l’évidence, à ses yeux, cette démarche « n’a de chance de réussir que si elle est couplée avec l’élection d’un exécutif communal attentif, engagé, solidaire et transparent ».
Même son de cloche pour le SG du MPA, Amara Benyounès, qui a estimé, à Oran qu’en démocratie, « la solution c’est l’urne ! ». Il a, à ce titre, insisté sur la notion de « décentralisation » tout en faisant valoir l’idée de « promouvoir la participation du secteur privé dans différents domaines relevant du secteur public », citant notamment le système bancaire qui gagnerait, selon lui, à « ouvrir son capital ».
Jugeant « normal » le fait que des entreprises économiques soient gérées par l’Etat, Benyounès a, en revanche, « déploré que ce soit encore le cas pour des établissements hôteliers ou balnéaires ». L’Union Nahda-Adala-Bina appelle à une démarche de
« neutralité de l’administration » dans ses relations avec les
associations.
Le programme de l’Union souligne l’impératif de la consécration du « système démocratique républicain pluraliste et l’élargissement de la base du pouvoir aux partis représentatifs sur la base de la participation ». Pour ce faire, l’alliance islamiste prône l’adoption du dialogue comme moyen civilisationnel et de coopération avec les différentes composantes de la société.
Outre la nécessité d’accélérer la modernisation de l’administration à entrer dans le monde de « l’e-gestion » et « la suppression de la bureaucratie », l’Union veut consacrer l’indépendance des autorités dans le concret à travers, entre autres, le renforcement de la gouvernance locale par la consécration de la démocratie participative.
Le président du mouvement El Infitah, Omar Bouacha, a plaidé depuis Biskra en faveur de « l’union pour l’édification d’une Algérie moderne en mesure de faire face aux crises ». Bouacha a appelé à travailler collectivement pour sortir de la crise qu’il a qualifié d’asphyxiante, à construire des entreprises économiques capables d’assurer le bien-être et à garantir la sécurité alimentaire.
Soulignant que « le dernier mot reviendra au peuple qui est maître de ses décisions et ayant le droit de juger les listes électorales », il a ajouté que « le peuple se trouve devant deux alternatives : s’imposer à travers le choix de ceux qui édifient le pays, ou rester à la maison et consacrer la médiocrité dans la gestion des affaires publiques ».
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