Entente fragile sous l’égide des Nations unies

Début de règlement pacifique dans la crise politique qui secoue le Yémen ? C’est du moins ce qu’espèrent les Nations unies, dont l’émissaire déploie de gros efforts pour arriver à un minimum d’entente entre les différentes parties en conflit.
En effet, divers groupes rivaux yéménites se sont mis d’accord sur la création d’un « conseil populaire transitoire » pour participer au gouvernement du pays et le sortir de la crise politique, a annoncé hier le médiateur des Nations unies pour le Yémen, Djamel Benomar.
L’Onu a estimé la semaine dernière que le Yémen était au bord de l’effondrement et de la guerre civile depuis la prise du pouvoir par les miliciens Houthis, qui ont poussé le président Abd-Rabbou Mansour Hadi à la démission et dissous le parlement. « Il s’agit d’un progrès, pas d’un accord final, mais c’est une avancée importante qui ouvre la voie à un accord global », a déclaré Djamal Benomar dans un communiqué.
Dans le cadre de cet accord, la Chambre des représentants, qui comprend 301 députés, membres pour la plupart de l’ancien parti au pouvoir et réputé favorable aux Houthis, restera en place en tant que chambre basse du parlement.
Il lui est adjoint une autre chambre, une sorte de chambre haute, le nouveau conseil de transition, dont le nombre de membres n’est pas spécifié. Il sera constitué des secteurs de la société qui n’étaient traditionnellement pas représentés dans le Sud, autrefois indépendant : les femmes et les jeunes. Ensemble, les deux chambres voteront des lois organisant la transition au Yémen.
En ce qui concerne la présidence de la République et le gouvernement, le dialogue se poursuit, a ajouté l’émissaire de l’Onu.
La situation s’est progressivement détériorée au Yémen depuis la prise de la capitale Sanaa par les Houthis en septembre dernier. Plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, la France et les Etats-Unis ont fermé leur ambassade à Sanaa. Le vide du pouvoir a fait craindre la montée en puissance d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Lundi dernier, les miliciens Houthis ont rejeté un appel des Nations unies à céder le pouvoir et à s’engager, « de bonne foi », dans une sortie de crise. La veille, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies avait adopté une résolution exigeant que les Houthis se retirent des institutions qu’ils contrôlent dans la capitale, Sanaa, et qu’ils libèrent le Président et le Premier ministre, assignés à résidence.
La résolution appelait aussi toutes les parties impliquées dans cette affaire à « accélérer » les pourparlers et à fixer une date pour un référendum constitutionnel et des élections. Et, en cas de non-respect de ses exigences, envisageait la possibilité de sanctions.
Mais les rebelles affichent leur détermination à poursuivre leur coup de force. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit « respecter la volonté et la souveraineté du peuple yéménite et se montrer pertinent et objectif », ont-ils réagi.
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