Enseignement moyen : Les directeurs montent au créneau

Les directeurs de l’enseignement moyen, affiliés au Conseil national autonome des directeurs de l’enseignement moyen (Cnadem), montent au créneau et menacent de boycotter à partir du 7 avril, date de la reprise des cours, l’ensemble des tâches administratives dont celles liées à la numérisation, y compris celles relatives à la fin du troisième trimestre.
Le syndicat n’écarte pas l’option de boycotter les examens officiels de l’année scolaire en cours et d’organiser des rassemblements Régionaux et nationaux. Cette décision a été prise lors de la tenue d’une réunion extraordinaire du bureau national du Cnadem, consacrée à l’étude des derniers développements de la situation générale et pour décider des règles de lutte et des éventuels mécanismes d’escalade pour le reste de l’année scolaire en cours, proposées au cours des réunions de wilaya.
« Sur la base des résultats de la sixième session du conseil national, tenu les 23 et 24 février 2024 à Annaba, et sur la base des procès-verbaux de proposition des conseils de wilaya extraordinaires, tenus pendant la « semaine de la colère », le Cnadem a décidé de ne pas répondre aux correspondances des directions de l’éducation à travers le pays et de boycotter tous les travaux financiers pour l’année 2024, y compris l’achèvement des budgets pour l’exercice 2024 et assister à ses réunions. Il est question aussi de boycotter toutes les tâches administratives et tous les travaux liés à la numérisation, y compris ceux de la fin du troisième semestre, et ce à partir du 7 avril », lit-on dans le communiqué du syndicat.
Par ailleurs, le Cnadem a relevé les difficultés que rencontrent les directeurs des CEM, confrontés quotidiennement à une grande pression vu « l’injustice » à laquelle ils affirment être exposés à cause de la loi 12-240 du 29 mai 2012, modifiant et complétant la loi n° 08-315 du 11 octobre 2008, dont ils ne sont absolument pas convaincus.
Le syndicat a tenu à rappeler ses principales revendications, à savoir le rejet de la politique de l’égalité dans le prochain statut particulier des travailleurs du secteur, et fait appel au ministère de tutelle pour impliquer les directeurs de CEM dans la discussion et l’enrichissement du statut et du régime indemnitaire.
Il réclame la classification du directeur de CEM au grade le plus élevé au niveau de son établissement, au même titre que les inspecteurs des matières de l’enseignement moyen, et ce « en fonction des tâches énormes et nombreuses qui lui sont confiées ».
Le Cnadem tient également à souligner que la loi 12-240 dans la nouvelle mouture du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation nationale est caractérisée par « son manque de réalisme et de faisabilité dans la garantie de la stabilité et de la coexistence pacifique entre les membres de la communauté éducative ».
Le syndicat exige que les propositions des directeurs de CEM, soumises au ministère de tutelle en novembre 2021, soient prises en compte, de même qu’il exige d’être impliqué dans l’enrichissement du nouveau statut et du régime indemnitaire. Il réclame que leur soit remise une copie avant sa promulgation.
Le Cnadem refuse de limiter la désignation du nouveau statut particulier à un département spécifique, excluant ainsi le reste de la communauté éducative. Il demande à maintenir l’ancienne appellation de la loi pour éviter de tomber dans le piège de la discrimination entre les différents grades et départements.
Il réclame la modification du décret exécutif 13-159 du 15/04/2013, précisant les fonctions extérieures décentralisées du ministère de l’Education nationale, de manière à garantir le droit aux directeurs de CEM à être promus à tous les postes supérieurs en vertu de leurs fonctions éducatives et des missions pédagogiques, administratives et financières qui leur sont confiées en vertu de la loi d’orientation sur l’éducation 08-04.
Enfin, le conseil national du Cnadem se dit disponible au dialogue constructif et à la bonne gouvernance en vue d’élever l’école publique algérienne au rang des écoles des pays développés. Il appelle tous les directeurs de CEM du pays, et en particulier ses bases de lutte, à adopter une position honorable et courageuse et à se rallier aux revendications légitimes des directeurs de CEM.
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