Enseignants contractuels : Les syndicats revendiquent la permanisation
Les syndicats du secteur de l’éducation ont plaidé pour l’intégration des enseignants contractuels recrutés au titre de l’année scolaire en cours dans des postes permanents, à condition qu’ils soient soumis à une formation continue. Le but est de relever le niveau de qualification de ces enseignants et mettre en place un enseignement de qualité.
C’est dans le sillage de ce qui a été réalisé l’année dernière que ce plaidoyer est développé par le syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) et le syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE). Le ministère de l’éducation nationale avait procédé à l’intégration de 62 000 enseignants contractuels dans des postes permanents, en application des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Une décision qui a été saluée par les différentes organisations de l’éducation, considérant qu’elle contribuera à la stabilité du secteur et améliorera le rendement des enseignants bénéficiaires. Ils soulignent que ces enseignants ont acquis au cours de leurs contrats une expérience suffisante pour exercer leurs tâches éducatives et ont de ce fait droit à la permanisation.
Aujourd’hui, les syndicats plaident pour la poursuite de cette opération et de procéder à l’intégration des enseignants contractuels recrutés au titre de l’année scolaire en cours, exigeant de leur assurer une formation continue et plus longue dans la durée pour améliorer leur rendement en classe.
Abondant dans ce sens, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, a appelé la tutelle à trouver des mécanismes de régularisation appropriés en vue d’intégrer les enseignants ayant bénéficié des procédures de recrutement contractuel aux postes vacants, pour l’année scolaire en cours. Il a exigé qu’ils soient soumis à une formation de longue durée, sans se limiter aux journées de formation habituellement programmées pendant les week-ends.
Le SG du Satef a, à cet égard, appelé les responsables du ministère de l’éducation nationale à l’importance de régler le statut professionnel et administratif des enseignants contractuels, en mettant en œuvre des mesures de « confirmation » dans le poste, pour plusieurs considérations, notamment, la spécificité du secteur qui nécessite de combler les postes pédagogiques vacants annuellement et périodiquement, à travers l’ouverture de processus de recrutement.
Cela se fait, selon lui, soit en organisant des concours de recrutement externes programmés sur la base d’une épreuve écrite ou d’une étude de dossiers, soit en « contractualisation », afin d’éviter de laisser les classes sans enseignants.
Afin d’améliorer le rendement de cette catégorie d’enseignants, M. Amoura a réitéré la revendication de son syndicat de récupérer et de restaurer tous les instituts technologiques de l’éducation (ITE), qui étaient auparavant placés sous la tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, afin de les exploiter à long terme dans la formation des enseignants. Il a fait savoir, dans ce sens, que les cinq instituts de formation et d’amélioration de niveau répartis au niveau national ne peuvent former que 5 000 enseignants au maximum.
De son côté, le secrétaire national et chargé de l’organisation au sein du syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a lancé un appel au ministère de l’éducation nationale, pour l’intégration dans des postes permanents, des enseignants contractuels qui ont été fraichement recrutés.
Le syndicaliste insiste sur l’impératif de trouver une solution définitive au dossier des « enseignants contractuels », en proposant la réalisation d’une étude prospective conjointe entre les ministères de l’éducation nationale et l’enseignement supérieur sur les besoins réels d’emploi. Cette étude doit, selon lui, prendre en considération principalement le nombre de professeurs demandant leur retraite, au nombre de nouvelles installations de base censées les accueillir, ainsi qu’au nombre d’enseignants qui ont bénéficié de promotions à de nouveaux grades supérieurs et qui doivent être rémunérés.
Pour cette année scolaire, le département de Belabed avait ouvert le recrutement d’enseignants contractuels dans les établissements scolaires pour les titulaires des diplômes de master, d’ingénieur d’Etat ou de licence. Les postes concernent les grades d’enseignant du cycle secondaire (toutes matières confondues), enseignant du cycle moyen (toutes matières confondues) et enseignant du cycle primaire (langues arabe, amazighe et française).
La revendication de la titularisation des enseignants contractuels, faut-il le rappeler, était soumise par les syndicats de l’éducation depuis plusieurs années. Mais faute de postes budgétaires, la demande est restée lettre morte. En décembre 2022, le président de la République a ordonné la titularisation immédiate de tous les enseignants contractuels du secteur de l’éducation, dont le nombre est de 59 987 enseignants. Une décision considérée comme une bouffée d’oxygène pour les enseignants contractuels.