ENIEM : Les travailleurs lancent un appel à Tebboune
Les travailleurs de l’ENIEM de Oued-Aïssi, par le biais de leur syndicat, l’UGTA, ont saisi, lundi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à travers une lettre ouverte, et dont Le Jeune Indépendant détient une copie, en lui demandant d’user de son pouvoir pour sauver leur entreprise.
« Nous nous adressons à vous car la situation impérieuse que traverse actuellement notre entreprise risque à terme de déboucher sur une grave crise. En effet, après la promulgation du décret exécutif n°20-313, fixant les conditions d’accès au régime fiscal préférentiel, l’ENIEM s’est retrouvée dans une véritable impasse. Et pour cause, les taux d’intégration fixés pour ouvrir droit au régime préférentiel sont de beaucoup supérieurs à ceux atteints par l’entreprise. A titre d’exemple, le taux d’intégration exigé, par le cahier des charges, dans la gamme des produits Froid est de 60% alors que le taux d’intégration réel atteint par l’entreprise avoisine à peine les 30% », peut-on lire dès le premier paragraphe de la lettre.
Les auteurs de la missive poursuivent que « l’ENIEM est aujourd’hui dans l’œil du cyclone, confrontée d’une part à de sérieuses difficultés financières, et, d’autre part, totalement bloquée par les conditions drastiques du cahier des charges contenu dans le décret exécutif n° 20-313 ; et À défaut de disposer dans l’immédiat d’un fonds d’investissement conséquent qui lui permettrait de se mettre au diapason des nouvelles exigences réglementaires en matière d’intégration, l’entreprise sera condamnée à … la disparition ». Les travailleurs de l’ENIEM, qui n’ont pas manqué de jeter la pierre dans le camp de certains de leurs responsables et qui n’ont pas caché leur aversion et leur rejet d’une solution portant sur la compression du personnel, poursuivent : « Nous ne pouvons penser que l’État puisse promulguer des textes de loi à l’effet de mettre en péril la pérennité des entreprises, notamment publiques. En fait, quand bien même la nouvelle politique industrielle engagée par le gouvernement serait-elle pertinente, force est d’admettre que les entreprises économique n’y sont pas encore préparées; l’intégration étant un processus qui nécessite des moyens ainsi qu’un transfert technologique.
Aussi une phase préparatoire est-elle impérative. Ce faisant, en l’état actuel des choses, risquant un arrêt imminent faute de possibilité d’approvisionnement en matières premières, notre entreprise a besoin pour sa relance de disposer à la fois de fonds conséquents et d’une rallonge de temps qui lui permettrait d’accéder au niveau d’intégration requis.
Par conséquent, la mise en œuvre de cette solution exige concomitamment : – 1- l’octroi d’un conséquent crédit d’investissement en vue de la modernisation des chaînes de production -2- le gel du décret exécutif n° 20-313 durant au moins trois ans, le temps nécessaire à la rénovation et / ou réalisation des chaînes de production avec à clé l’atteinte des taux d’intégration requis ». Enfin, les signataires de la lettre déclarent être toujours mobilisés et engagés, ils comptent sur la diligence et salutaire intervention du Président de la république pour pérenniser leur entreprise.