En dépit des perfusions du Trésor : La CNR toujours déficitaire 

La Caisse nationale des retraites (CNR) est de nouveau déficitaire. Son nouveau directeur général a fait savoir que la caisse enregistre, cette année, un grand déficit structurel estimé à 376 milliards de dinars, et ce après l’intervention du Trésor public.

Djaffer Abdelli, qui s’est exprimé devant la commission de santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’APN, a affirmé que la CNR connaît un déficit financier croissant depuis 2013.

C’est un déficit chronique auquel fait face la Caisse nationale des retraites, qui a toujours « survécu » grâce aux interventions du Trésor public, lequel vient au secours de la caisse et comble son déficit.

Le DG de la CNR, fraîchement installé à la tête de cette structure, a affirmé que la caisse enregistre un déficit croissant depuis 2013, notamment après la baisse du nombre des cotisants pour un seul retraité.

« Le nombre de bénéficiaires est passé de deux millions en 2010 à plus de trois millions en 2022, soit une augmentation de 46 % », a-t-il précisé. Soulignant le grand déficit structurel de la CNR cette année, le responsable a indiqué que cette situation a eu un impact sur ses équilibres, dans le sens où elle a enregistré une hausse des dépenses de 09 %, contre un maigre revenu estimé à 03 %. Cela, a-t-il signalé, a précipité l’intervention du Trésor public, cette année, pour réduire le déficit budgétaire à 376 milliards de dinars.

La raison de ce déficit n’est autre que la baisse du nombre d’affiliés à la sécurité sociale ainsi que l’augmentation du nombre de retraités et des montants des pensions, en plus de la faible croissance des recettes, notamment entre 2013 et 2021, selon les explications du responsable.

Par ailleurs, le DG de la CNR est revenu sur les missions de la CNR et les critères de base du système de retraite en Algérie. Il a ainsi rappelé que la CNR a été créée en 1983, signalant que l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, avec, au minimum, 15 années de travail. Il a, en outre, fait savoir que la CNR dispose d’une direction générale à Alger et de 61 agences, dont 4 situées dans la capitale, avec 3 centres régionaux d’archives, 10 centres régionaux de comptabilité et 227 centres d’accueil et d’orientation. 

De leur côté, les membres de la commission de santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’APN ont évoqué un ensemble de préoccupations, relatives principalement à la retraite anticipée. L’un des députés s’est interrogé sur le fait que certains retraités perçoivent 16 000 DA, et ce après plusieurs années de travail et de cotisations. D’autres ont souligné la nécessité d’alléger le dossier et les pièces à fournir pour les retraités, et ce à travers le recours à des documents unifiés, en sus de la nécessité de garantir une meilleure prise en charge de cette catégorie dans les différentes structures, citant les bureaux de poste. 

Pour ce qui est du déficit de la CNR, les députés qui ont signalé la nécessité de sortir de ce déficit financier ont souligné la nécessité pour la caisse de se lancer dans l’investissement dans divers secteurs, à l’instar de l’agriculture et de l’industrie, dans l’objectif de réaliser des bénéfices supplémentaires.