En dépit d’un fort potentiel : Faible volume dans les exportations agricoles
En dépit du grand potentiel dont dispose l’Algérie en matière de production agricole, les exportations de ces produits restent infimes. On a exporté pour seulement 100 millions de dollars de produits agricoles, principalement des dattes, alors que quelque 160 produits agricoles sont identifiés pour l’exportation.
Soulignant les atouts de l’agriculture algérienne, Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL) n’a pas manqué de signaler les faiblesses de ce secteur. Identifiée comme étant un secteur qui pourrait considérablement contribuer à la diversification des exportations algériennes, les produits agricoles ne sont pas pour autant exportés. La valeur des exportations de ces produits ne dépasse pas les 100 millions de dollars.
«L’Algérie a exporté pour seulement 100 millions de dollars de produits agricoles, avec en tête la date pour 72 millions de dollars et environ 20 millions de dollars de caroube et de ses dérivés», a précisé Ali Bey Nasri, hier, lors de son intervention sur les ondes de la radio Chaîne 3. Selon M. Nasri, l’Algérie peut faire plus compte tenu des potentialités dont dispose le pays en la matière. Des potentialités qu’il faut, a-t-il expliqué, organiser et planifier en fonction de la demande internationale.
Si l’Algérie exporte principalement les dattes, ce sont 160 produits agricoles qui sont identifiés comme étant exportables, a fait savoir le président de l’ANEXAL, lequel a indiqué que le ministère de l’Agriculture a identifié nombre de produits du terroir dont il faut développer l’exportation.
Pour booster l’exportation des produits agricoles, l’intervenant a estimé nécessaire de revoir le système de production agricole destiné à l’exportation qui obéit à des normes et à un itinéraire technique. «Il faut respecter les itinéraires techniques et les normes de production que l’Algérie ne maîtrise pas suffisamment», a signalé Ali Bey Nasri, qui met en avant les atouts de l’agriculture algérienne.
«L’agriculture algérienne dispose de beaucoup d’atouts, dont la précocité, la primeur et l’arrière-saison, lesquels doivent être valorisés», a-t-il indiqué, soulignant la nécessité de bâtir l’exportation des produits agricoles sur cette base. Il a également évoqué d’autres forces de l’agriculture, affirmant que l’Algérie est l’un des rares pays au monde à continuer à étendre sa surface agricole utile, notamment dans le Sud où les rendements sont bien supérieurs à ceux enregistrés dans le Nord.
Il a, dans ce sens, cité l’exemple du blé à Adrar, où le rendement à l’hectare dépasse les 80 quintaux, lorsqu’il n’atteint pas les 30 quintaux dans les hauts plateaux. Raison pour laquelle l’expert s’interroge sur l’utilité de poursuivre ces cultures dans le nord du pays.
L’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a, par ailleurs, relevé les points faibles de ce secteur. Selon lui, il est essentiel de revoir le profil de l’agriculture algérienne dont la moyenne d’âge se situe entre 60 et 80 ans. Or, en parallèle, les grandes écoles d’agriculture forment des ingénieurs par centaines, mais ces derniers ne sont pas orientés là où il faut. «Rien que pour l’Ecole nationale supérieure d’agronomie, 300 ingénieurs agronomes sortent chaque année, mais ils ne sont pas orientés là où ils devraient, notamment vers le travail de la terre», a déploré l’expert, qui a signalé un personnel vieillissant qui n’a pas la maîtrise de l’itinéraire technique.
L’importance de la maîtrise des réseaux de distribution, de la logistique et du transport a été principalement évoquée par l’intervenant. Selon lui, «la maîtrise de la logistique et du transport est un enjeu stratégique pour notre sécurité alimentaire». Il a alerté sur l’absence de ne serait-ce qu’un vraquier dans la flotte maritime algérienne.
L’importance de l’investissement en partenariat avec des étrangers a été aussi soulignée par le président de l’ANEXAL. Cela pourrait contribuer, a-t-il expliqué, à transférer le savoir-faire et, surtout, à créer une ouverture vers le réseau à l’international, ce qui pourrait apporter facilement des plans de charge à l’exportation.