Élections générales en Türkiye: les turcs d’Algérie aux urnes

Les ressortissants turcs installés en Algérie étaient au rendez-vous, ce samedi, au deuxième jour des élections générales turques, un scrutin décisif organisé à l’étranger une semaine avant sa tenue en Türkiye (ex-Turquie).

A l’ambassade turque située sur les hauteurs d’Alger, où se déroule le vote depuis ce vendredi et se termine aujourd’hui, le bureau de vote ne désemplit pas, les citoyens turcs démontrant leur attachement à leur patrie et son devenir.

En provenance de plusieurs wilayas, les 2300 électeurs ont fait le déplacement pour s’acquitter d’un devoir patriotique que leur imposent les intérêts suprêmes de leur pays.

Les turcs en Algérie choisissent à la fois leur président et leurs représentants au parlement, ce scrutin important doit d’ailleurs départager entre le président Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection, et son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu,…..

« Les élections se déroulent dans de très bonnes conditions et l’ambassade a mis en place tous les moyens pour permettre aux électeurs de voter en toute sérénité ». C’est ce qu’a affirmé, au Jeune Indépendant, le chef de bureau de vote, également premier secrétaire de l’ambassade,…. 

Il a notamment signalé que pour assurer la transparence des élections, la commission se compose, en plus des deux fonctionnaires du gouvernement turc, de trois  représentants des partis politiques ayant obtenu le plus grand nombre de voix lors des dernières élections.

Les électeurs, qui doivent être munis de leur carte d’identité turque ou d’un passeport en cours de validité, pour prouver leur identité, passent préalablement devant la commission pour vérifier sa présence sur la liste électorale des Turcs expatriés, a-t-il expliqué.

Le président de la commission a tenu à rappeler que le second tour de la présidentielle devrait avoir lieu le 20 et 21 mai courant en Algérie, si aucun candidat n’obtient plus de la moitié des voix à l’issue du premier tour.

Interrogé par le JI, Iran, un expatrié turc de 28 ans résidant à Alger, a souligné l’importance de ce rendez-vous électoral, expliquant que même s’il est loin de sa patrie, sa voix compte et peut faire la différence.

De son côté, Mohmet, 45 ans, a estimé que voter est nécessaire pour améliorer la situation dans le pays, «surtout poursuivre les réalisations concrétisées, notamment en ce qui concerne les acquis sociaux».

Il est à noter que le nombre d’électeurs turcs inscrits vivant à l’étranger s’élève à 3,4 millions, soit plus de 5 % de l’électorat total, qui compte 64,1 millions de personnes dans 73 pays. Bien que le taux de participation à l’étranger plafonne régulièrement autour de 50 % (contre 85 % en Turquie), ces voix ont toute leur importance.

Lors de la présidentielle de 2014, seulement un demi-million de voix ont été exprimées par les 2,8 millions d’électeurs inscrits. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan avait remporté les présidentielles avec 62,5 % des votes des expatriés.                      

Le taux de participation a augmenté lors des élections législatives de 2015, grâce à l’ouverture de nouveaux bureaux de vote et à la prolongation de la durée du scrutin. Plus d’un million de voix ont été exprimées.

Le taux de participation des expatriés au référendum constitutionnel de 2017 a atteint 1,4 million d’électeurs.

Lors des élections présidentielles et législatives de 2018, que le parti du président Erdogan, Parti de la justice et du développement (AK PARTİ ou AKP), a de nouveau remportées, la participation des expatriés a grimpé à plus de trois millions.

De nombreux spécialistes affirment que les votes de l’étranger pourraient faire pencher la balance en faveur d’Erdogan, dans la mesure où les sondages lui sont favorables, notamment en Europe où vivent la plupart des immigrés turcs, principalement conservateurs.