Egypte : Heurts meurtriers autour du quatrième anniversaire de la révolte
Alors que le pays commémore le quatrième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, un manifestant a été tué hier dimanche 25 janvier à Alexandrie, dans le nord de l’Egypte, lors de heurts avec la police.
Le manifestant était armé et a ouvert le feu sur la police durant une manifestation organisée par des partisans de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, selon des responsables de la sécurité qui précisent que la police a alors répliqué.
Au Caire, deux officiers de police égyptiens ont pour leur part été blessés dans l’explosion d’une bombe. Le porte-parole du ministère de l’intérieur affirme qu’ils ont été touchés par l’explosion d’un engin dans un quartier de l’est du Caire, Alf Maskane.
Vendredi, quatre policiers et un civil ont été blessés dans l’explosion d’une petite bombe dans le même quartier. Cette attaque a été revendiquée par un groupe « djihadiste » Ajnad Misr, crées et manipulés par le Mossad, selon les médias. Un responsable du ministère de l’intérieur a démenti dans la soirée de possibles tirs de la police : « Aucune arme qu’il s’agisse de fusils à chevrotine ou à balles de caoutchouc n’a été utilisée. Il s’agissait d’une petite manifestation qui ne nécessitait pas le recours à de telles armes.
Il n’y a eu que deux tirs de gaz lacrymogènes. » Par ailleurs, lors d’un rassemblement qui a eu lieu samedi soir, dans le centre du Caire, et organisé par le parti de l’Alliance populaire socialiste, une des participantes a été tuée. Selon un porte-parole du ministère de la santé, Shaïmaa Al-Sabbagh, 34 ans, mère d’un enfant de 5 ans, est morte après avoir été blessée par des tirs de chevrotine.
Des manifestants ont rapporté qu’elle avait été touchée par les forces de l’ordre, qui dispersaient le rassemblement. La formation entendait avec cette « manifestation symbolique (…) commémorer l’anniversaire de la révolution du 25 janvier », a expliqué un de ses membres. Celui-ci affirme par ailleurs que le secrétaire-général du parti ainsi que cinq adhérents ont été interpellés.
La jeunesse militante, laïque et de gauche, était le fer de lance du soulèvement populaire de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, et a soutenu dans son ensemble l’éviction par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Depuis, le président Abdel Fattah Al-Sissi, l’ex-chef d’état-major tombeur de M. Morsi, est accusé de mener une répression implacable contre toute opposition, islamiste, mais aussi laïque.