Education à la sécurité routière : Plaidoyer pour son introduction dans le programme scolaire
Les élèves des cycles primaire, moyen et secondaire auront droit, au premier jour de la rentrée, à un cours dédié à la sécurité routière. L’objectif est de les informer sur les dangers des accidents de la route et de les sensibiliser sur l’importance d’apprendre les mesures de prévention. Le président de l’association Tariq Essalama, Hocine Bouraba, espère que cette initiative pédagogique ne se limite pas à une simple leçon, mais que l’éducation routière soit intégrée dans le programme scolaire.
Ainsi, et dans une démarche préventive, le ministère de l’Education nationale a décidé que le cours inaugural de l’année scolaire 2024/2025 sera consacré à un thème d’une grande importance, la sécurité routière.
Dans une correspondance adressée à ses directeurs, le département de Belabed a indiqué que le choix de ce thème est motivé par « la recrudescence des accidents de la route à travers les différentes régions du pays, outre les pertes humaines et matérielles qui en résultent et leur impact sur les familles et la société ».
Le ministère a, dans ce sens, mis en exergue le rôle « prépondérant » de l’école dans l’éducation sociale, outre la nécessité de contribuer à l’effort national de sensibilisation aux dangers des accidents de la route. Il estime que l’école, en tant qu’acteur clé de l’éducation citoyenne, a un rôle essentiel à jouer dans la sensibilisation des jeunes aux dangers de la route. Ce cours inaugural sera dispensé aujourd’hui pour tous les niveaux scolaires.
Contacté par le Jeune Indépendant, le président de l’association Tariq Essalama, Hocine Bouraba, n’a pas manqué de souligner l’importance de la sécurité routière dans le parcours scolaire, chose qui a poussé le ministère de l’Education nationale à consacrer le cours inaugural à ce thème. Selon lui, cette initiative du ministère est un pas essentiel pour renforcer la culture de la sécurité routière et le ministère a compris qu’il y a urgence de sensibiliser les élèves sur les dangers de la route ainsi que sur l’importance de lutter contre les accidents de la route, qui prennent chaque jour de l’ampleur. « En sensibilisant les élèves des différents cycles de l’enseignement, le ministère veut participer un tant soit peu à réduire les accidents de la route.
Même si l’enfant ne peut pas encore être conducteur de véhicule, il est tout de même usager de la route : passager, piéton… Il doit ainsi faire face aux différents risques routiers », a fait savoir M. Bouraba. « Les élèves peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation des grands. En transmettant ces messages de prévention à leur entourage, ils influencent ainsi les comportements de leurs parents », a-t-il ajouté.
Une génération plus consciente des dangers de la route
Le président de l’association Tariq Essalama a suggéré l’introduction du code de la route dans les programmes scolaires des trois paliers de l’éducation, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire. Il a également indiqué que son association a mis en place, tout au long de l’année, un programme de sensibilisation contre les accidents de la circulation.
Il estime qu’insérer le code de la route dans les programmes scolaires aide à inculquer aux enfants scolarisés la culture routière, le respect du code de la route et la diminution des accidents, ce qui permettra de contribuer à la création d’une génération plus consciente des dangers de la route.
« Sachant que toute personne est usager de la route, peu importe l’âge, il est donc essentiel d’apprendre aux élèves les mesures de prévention. Cela permet d’éduquer, dès le plus jeune âge, les enfants à comprendre les comportements à adopter pour se déplacer en toute sécurité et ainsi de faire face aux situations de danger », a-t-il indiqué. « A la sortie des écoles, les enfants sortent en courant et se bousculent sans faire attention aux véhicules qui passent devant leur établissement. Et c’est là que réside le danger », a-t-il ajouté.
Pour bien expliquer la leçon sur la sécurité routière, le ministère a précisé que des fiches pédagogiques ont spécialement été élaborées pour chaque cycle, offrant des outils adaptés aux enseignants, afin de préparer et présenter ce cours de manière pédagogique et interactive. Les enseignants auront ainsi la liberté de personnaliser leur approche, en fonction du niveau de compréhension des élèves et des activités qu’ils proposent, dans le but de sensibiliser leurs élèves.
Il convient de souligner que le premier semestre 2024 a particulièrement été meurtrier. La Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) a enregistré 1 446 morts et 14 852 blessés dans 11 162 accidents de la route survenus au cours des cinq premiers mois de 2024.
La décision du ministère de l’Education nationale d’entamer l’année scolaire avec de la sensibilisation sur la sécurité routière prend tout son sens. Cela permet d’éduquer, dès le plus jeune âge, les enfants à comprendre les comportements à adopter pour se déplacer en toute sécurité et, ainsi, faire face aux situations de danger, et transmettre ces notions à leur entourage.
L’éducation routière, un enjeu de taille
L’éducation routière étant un enjeu de taille, c’est dès le plus jeune âge qu’il est nécessaire de la mettre en pratique. C’est pourquoi le ministère de l’Education nationale envisage de l’introduire en tant que discipline à part entière.
L’élève devrait suivre, à cet effet, un parcours pédagogique complet au cours duquel il doit notamment connaître les règles de la circulation routière et les moyens de prévention.
L’introduction de cette nouvelle discipline concernera les trois paliers de l’enseignement (primaire, moyen et secondaire), selon le décret exécutif n° 23-98 publié le 5 mars 2023 au Journal officiel n°15, fixant les modalités d’enseignement, de prévention et de sécurité routière. Les établissements publics, privés et spécialisés sont concernés par cette nouveauté.
Ces cours d’éducation routière seront introduits, selon le chef du bureau de communication au Centre d’information et de coordination routière de la Gendarmerie nationale, le commandant Samir Bouchehit, dans la matière de l’éducation civique, et ce pour l’enseignement primaire et moyen. Quant à l’enseignement secondaire, cette nouvelle discipline sera enseignée sous forme de cours séparés dans plusieurs matières, a ajouté M. Bouchehit, dans une déclaration à une chaîne de télévision privée. « Il est possible d’ajouter des supports de sensibilisation aux accidents de la route, à travers, notamment, des travaux pratiques et des activités pédagogiques liés à l’éducation routière », a-t-il précisé.
Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait fait savoir, lors d’une réunion avec les membres de la commission interministérielle chargée de l’élaboration du programme d’éducation routière en milieu scolaire, que l’enseignement de l’éducation routière concerne tous les élèves des trois cycles d’enseignement au niveau des établissements de l’éducation, publique, privée et spécialisée, ce qui leur permettra de connaître les règles de circulation routière ainsi que les moyens de prévention et de sécurité routière.
Outre la promotion des bonnes pratiques, l’enseignement de cette matière contribuera à développer une conscience des dangers de la route et de la pollution environnementale causée par l’utilisation des moyens de transport.